31/07/2013

Eotopia, un éco-lieu en devenir

Extrait de l'introduction du long article "Du hippie land au squat barcelonais", 
sur Rue89, de Benjamin Lesage, à découvrir en entier en cliquant ICI :
(...) Nous sommes animés par le même rêve : vivre en harmonie avec la nature, dans un éco-lieu – une dénomination officieuse donnée à un habitat écologique qui, à la différence de l’écovillage, n’a aucune vocation commerciale. Ce rêve nous a amenés en France car nous avons dans ce pays plusieurs amis qui sont intéressés par le projet. Plusieurs éco-lieux existent déjà et la plupart défendent les mêmes idéaux : le respect de la nature ; l’agriculture biologique ; l’habitat écologique ; les énergies renouvelables ; un style de vie simple ; et l’autogestion.

Notre projet s’appelle Eotopia. Pour l’instant, nous sommes cinq en comptant deux anciens compagnons de voyage, Raphael et Nieves, et leur enfant. Ils vivent à Berlin et sont très actifs en Allemagne : ils participent notamment au projet « foodsharing », un réseau d’entreprises et de particuliers qui partagent leurs restes.

Le but de ce projet est de construire un éco-lieu végétalien où tout sera gratuit, dénué d’échanges commerciaux, et où nous pourrons accueillir divers groupes scolaires ou autres visiteurs pour partager un mode de vie basé sur le partage et le respect de la nature. Le premier pas dans la réalisation de ce projet est la recherche d’un lieu adéquat. C’est pourquoi nous avons décidé de sillonner les routes de France pour trouver une région où nous installer. Trois conditions principales nous semblent nécessaires pour la construction d’un éco-lieu : un climat agréable, chaud en été, doux en hiver et assez humide pour faciliter la culture ; des élus ouverts à ce genre d’initiatives ; la présence de projets similaires avec lesquels nous pourrons collaborer. 


C’est la première fois que nous voyageons de cette façon en France. Je vis toujours sans le sou, sans assurance, ni allocations. Yazmin possède un peu d’argent de côté au cas où. J’ai envie de partager mon expérience et de vous raconter notre voyage, débuté
le 6 juin, à la recherche du lieu qui pourrait accueillir Eotopia. (...)

L'article (première partie de ce nouveau voyage de Benjamin) traite ensuite 
de la route et des rencontres, mais surtout de la communauté écologique 
de Can Masdeu et des squats de Barcelone.

POUR ALLER PLUS LOIN AVEC BENJAMIN :
> Le premier article (mars 2013) sur 
"Benjamin, voyageur écolo et utopique avec 0 euro par mois" (Rue89).
> Son premier blog "Forwardtherevolution".
> Son tout nouveau blog Eotopia (en anglais pour le moment, avec un peu de français), 
avec notamment la présentation du projet Eotopia, reposant sur quatre piliers : 
un village écologique (permaculture, recyclage, auto-suffisance, régime végétalien), 
économie du don, éducation libre, développement personnel.
> La page Facebook-groups (privée) du groupe végétalien en quête de lieu.

30/07/2013

L'Etat en question(s)


"De l'Etat"
"Réfractions", 
revue de recherches et expressions anarchistes

EDITO du n° 30 (mai 2013)
Il n'y a pas de place ici pour des demi-mesures : en un mot comme en cent, « l’anarchie » et « l’État » sont deux réalités radicalement antinomiques et absolument incompatibles. De Bakounine à Malatesta, pour ne mentionner que des classiques, l’histoire de la pensée anarchiste foisonne d’analyses qui scrutent la nature profonde de l’État, et elle est riche en discours qui argumentent solidement les multiples raisons de son rejet. De même, les diverses pratiques déployées collectivement par le mouvement anarchiste, tout comme par les individus qui le composent, montrent à l’évidence que les anarchistes sont incurablement « réfractaires à l’État » et comptent parmi ses ennemis les plus irréductibles.

Il ne s’agit donc pas dans ce dossier de revenir sur ce que nous considérons comme un acquis pour en répéter les formules ou pour les exprimer autrement, mais plutôt d’essayer de jeter un regard actuel sur l’État qui soit en même temps un regard sur l’actualité de l’État. En d’autres termes, il s’agit de nous interroger à la lueur des connaissances d’aujourd’hui sur les caractéristiques de l’État, et donc sur les modalités du pouvoir politique institué, telles qu’elles se manifestent à notre époque.

Il est admis que l’État moderne, en tant que forme historiquement construite d’organisation politique de la société et en tant qu’instance d’exercice du pouvoir, a pris son essor en Europe il y a quelque cinq siècles. Compte tenu du rythme des changements sociaux en Occident, cela représente un laps de temps suffisamment étendu pour qu’il soit tout à fait raisonnable d’affirmer que l’État a connu des transformations significatives au cours de cette période. Ces changements n’ont sans doute pas altéré les caractéristiques fondamentales de l’État en tant qu’institution qui se trouve investie du droit exclusif à l’usage légitime de la force, ou en tant qu’institution imaginaire qui porte inscrite en son sein l’exigence de soumission. et qui en promeut le caractère volontaire, Mais ces changements représentent des « métamorphoses » de l’État qui adopte de nouvelles formes de fonctionnement, qui se coule dans des structures différentes, et qui produit d’autres effets de pouvoir.

Aux côtés d’une réflexion indispensable sur la lente genèse du phénomène étatique, sur les diverses représentations qui se sont constituées à son sujet, et sur l’autonomie conçue comme son antithèse radicale, c’est donc « l’état de l’État » aujourd’hui que nous avons voulu tenter de cerner et de comprendre au moins partiellement. Cela répond au souci légitime d’atteindre un meilleur entendement de ce que représente actuellement l’État, mais aussi à l’attente qu’il puisse en surgir d’éventuelles indications pour orienter la lutte contre la domination et en faveur de l’autonomie politique. Ce plan de travail nous a incités à repenser par exemple la question de la raison d’État et de la souveraineté dans leur rapport à l’état d’exception, ou à revoir les liens étroits tissés entre l’État et la guerre ainsi que la diversité des positions prises par les anarchistes dans les situations d’affrontement armé, ou encore à réfléchir sur les caractéristiques du nouvel État techno-managérial tel qu’il est en train de se constituer.

Cela dit, notre époque étant ce qu’elle est, l’analyse du néolibéralisme dans ses diverses acceptions et l’examen des modifications qu’il imprime à l’État étaient bien entendu incontournables pour construire un regard sur l’État contemporain qui aille notablement plus loin que le débat au sujet du désengagement ou non de celui-ci, et qui prenne en compte avec la rigueur nécessaire les particularités de l’économie capitaliste au vingt-et-unième siècle. En fait, en plus de faire l’objet de deux traitements spécifiques, la référence au néolibéralisme court à travers la plupart des textes de ce dossier.

Mais pour que ce regard sur le présent soit lui-même actuel, il nous fallait aussi puiser dans quelques-uns des matériaux que la pensée contemporainemet à notre disposition. Parmi bien d’autres penseurs, ce sont par exemple Bourdieu et Foucault qui sontmis ici à contribution de manière critique dans plusieurs textes, tout en sachant que l’on peut recevoir les formulations de ces deux auteurs soit comme des analyses non dénuées de portée subversive, qui nous permettent demieux cerner la nature de l’État contemporain, soit – surtout en ce qui concerne le second – comme des manifestations plus ou moins proches de l’idéologie qui sous-tend les formes actuelles du pouvoir politique. C’est ainsi que sont prises en compte aussi bien la notion, fortement polémique, de « gouvernementalité  » que celles plus pacifiées de « pensée d’État » et de « capital symbolique ».

Si notre angle d’attaque est primordialement théorique et penche sans doute vers un degré d’abstraction assez élevé, place est faite également dans ce dossier à des analyses plus concrètes qui cherchent à cerner ce que révèlent de l’État, et ce que permettent d’anticiper quant aux formes futures de l’État, certaines pratiques gouvernementales qui s’expérimentent actuellement – au sens fort du verbe – sur des populationsmigrantes situées dans les marges de nos sociétés.

Un espace est donné aussi à l’utilisation de l’État comme promoteur de modifications et comme appareil de contrôle de ce processus entre les mains de nouvelles classes ascendantes caractérisant une période particulière des actions de guérilla et des coupsmilitaires enAmérique Latine. Un lieu est également dévolu à interroger la conception de l’État qui ressort des écrits d’un penseur classique comme Jean-Jacques Rousseau. Enfin, en clin d’oeil, nous rappelons dans la section « Anarchive » que cette réflexion ne date pas d’hier pour plusieurs des rédacteurs et rédactrices de la revue.

Nous ne nous y trompons pas, l’État demeure bien puissant et l’anarchisme reste encore bien fluet, mais l’image mythique de David terrassant Goliath est là pour faire virevolter dans notre imaginaire l’idée que l’improbable est cependant tout à fait possible.

AU SOMMAIRE
Les deux représentations de l’État, par Eduardo Colombo.
 La raison gouvernementale et les métamorphoses de l’État, par Tomás Ibáñez.
 Le néolibéralisme : imaginaire du marché et réalité de l’État /
Imaginaire de l’État et réalité du marché, par Monique Rouillé-Boireau.
 L’économie néolibérale : entre (nouveau) régime et (ancienne) idéologie,
par Michel Armatte.
 À l’avant-garde des métamorphoses : l’État contemporain et la question migratoire, par Jean-Christophe Angaut.
 État d’exception et souveraineté : genèse et mutations, par Édouard Jourdain.
 La guerre et la santé de l’État, par Marianne Enckell.
 De l’État technobureaucratique à l’État technomanagérial, par Irène Pereira.
 La technobureaucratie dirigeante d’Amérique latine, par  Louis Mercier Vega,
Jean-Pierre Lavaud.
 Rousseau contre l’État, par Tanguy L’Aminot.
 Le mauvais esprit du sociologue : Bourdieu et l’État, par Jean-Christophe Angaut.
 De l’autonomie, par Eduardo Colombo.

ET AUSSI :
 Comment renouveler les mouvements Occupy ?, entretien avec Ángel Luis Lara.
 Incognito, le pouvoir ?, par Marianne Enckell.
 Les livres, les revues...
Revue "Réfractions", 15 euros. Pour commander le numéro en ligne, cliquer ICI.

29/07/2013

"Le mystérieux kibboutz de Pardailhan"



« Au début des années 1960, un groupe de 
80 Parisiens décide de faire renaître un village abandonné de l'Hérault pour y fonder un kibboutz. Ils s’installent à Pardailhan situé sur un plateau à
50 km de Béziers. La terre y est caillouteuse et le climat parfois rude. Vincent Thibout qui a visité Israël et séjourné deux ans dans un kibboutz parvient à convaincre ces familles du onzième arrondissement de Paris de transposer l'expérience collective israélienne en France. Ils quittent leur travail, vendent leurs biens pour fonder une communauté agricole égalitaire sans argent où chacun "travaille selon ses possibilités et obtient selon ses besoins". L'Assemblée générale décide de tout. Cette petite république est cimentée par une croyance qui mélange à la fois le jansénisme, le sionisme, le judaïsme et le socialisme.
Avec beaucoup de mal, ils parviennent notamment à cultiver des pommes de terre et élever un gigantesque poulailler. Les femmes se mettent à travailler pour une usine de confection à Paris et les hommes se font employer dans des petites industries de la région.
L'expérience s'achève au bout de trois ans. Les uns et les autres repartent avec semble-t-il un sentiment d'échec après avoir soldé leurs dettes. Aujourd'hui, les adultes ou les enfants de cette communauté avant "le temps des communautés" refusent de témoigner de ce passé. En revanche, des habitants de Pardailhan d'hier et d'aujourd'hui – l'ancienne institutrice du kibboutz, le journaliste du Monde qui s'était rendu sur place à l'époque et Claude Gutmann, aujourd'hui écrivain, qui a fait un aller retour au kibboutz avec son père à l'âge de 15 ans – se souviennent  de cette étrange communauté de Parisiens. »



 Voir aussi Pardaillan, de Claude Gutman, aux éditions Folies d'encre (février 2012). 152 pages, 16 euros.

> Voir aussi le reportage TV de 1961 sur le site de l'INA
(15 min) (visionnable et téléchargeable pour 1,99 euro).

28/07/2013

L'autonomie au quotidien

L'été, c'est aussi l'occasion de fureter, de s'arrêter et de regarder en arrière, de lire ou de relire des textes qu'on avait perdus de vue. J'avoue que j'étais passé à côté de cet intéressant récit, publié sur le blog des éditions Libertalia en novembre 2012. 
Le (re)voici.

L’AUTONOMIE, PAS L’AUTARCIE !
Sous cette ligne de conduite, Muriel et Serge ont construit un mode de vie cohérent avec leur rejet du système productiviste et consumériste. Nous leur rendons une petite visite, histoire de comprendre leur cheminement intellectuel et les solutions qu’ils ont adoptées.

À une quarantaine de kilomètres à l’est de Paris, dans un quartier pavillonnaire d’une ville de grande banlieue se trouve une petite maison accrochée à la colline. Le séjour s’ouvre sur un vallon au fond duquel coulent la Marne et la ligne de chemin de fer. C’est ici que vivent Muriel et Serge, couple d’âge mûr qui a la particularité de tirer la majeure partie de sa subsistance du terrain attenant à la masure. Plus précisément de son potager situé en contrebas : cinq cents mètres carrés tout en longueur capables de nourrir quatre personnes sans le moindre ajout d’engrais chimique.

Nous descendons l’étroite allée qui le longe pour en découvrir les différents éléments. Tout d’abord un ensemble de collecteurs d’eau de pluie assurant les réserves pour l’arrosage, qui dominent une serre sous bâche pour les plantations fragiles comme les tomates. Muriel précise : « Chaque année nous plantons une trentaine de variétés, à raison de cinq plants par variétés. C’est beaucoup mais c’est vraiment délicieux… » Puis viennent les carrés de plantation organisés pour permettre la rotation des cultures. Des restes de carton au sol attirent l’attention. Serge s’explique : « Nous fonctionnons en permaculture dont un des principes est de ne jamais laisser le sol à nu pour maintenir l’humidité. Donc l’hiver on couvre avec des morceaux de carton, au printemps le carton s’est désagrégé, la terre est friable et on n'a pas besoin de bêcher. C’est la nature qui fait le boulot. »

Au bout du terrain : neuf ruches, soit des millions d’abeilles qui produisent à leur rythme du miel toutes fleurs. En ce mois de février, elles hibernent. Heureusement car le citadin n’est guère en confiance. Serge rassure : « Elles s’habituent à la présence humaine, tu peux passer à proximité sous souci. » Le terrain se clôt sur un poulailler jouxtant un tas de compost. Chaque jour, les déchets organiques y sont jetés afin de produire un engrais garanti biologique.

Dans la maison, les toilettes sont sèches. Un gros cube de bois percé sur lequel est fixée une lunette des plus classiques. À l’intérieur un réceptacle contenant une litière et absolument aucune odeur intempestive. « Au lieu d’acheter très cher à des multinationales de l’eau traitée et retraitée juste pour pisser dedans, à chaque utilisation on verse un peu de sciure récupérée auprès d’une scierie du coin qui est bien contente de s’en débarrasser. » Une fois par semaine, le contenu est vidé sur le compost rendant ainsi au terrain les nutriments non utilisés.

Le patron de Volvic ne serait guère enthousiasmé en jetant un coup d’œil au balcon. Une dizaine de bouteilles en verre remplies d’un liquide incolore y prennent négligemment le soleil. « De l’eau de pluie, on l’expose deux jours aux ultraviolets des rayons du soleil, cela tue les germes et elle devient potable. » Devant la mine circonspecte des visiteurs, Serge poursuit : « C’est une technique reconnue, et c’est plus sain que l’eau de ville dans laquelle tu retrouves des molécules de médicaments que les stations d’épuration ne savent pas traiter, l’eau en bouteille c’est pire, elle contient des traces de plastique. » Au sous-sol la machine à laver côtoie une dame-jeanne au contenu noirâtre. Une décoction de cendres qui sert de lessive, efficacité garantie par Serge.

La visite impressionne par la cohérence avec laquelle chaque pratique s’intègre au fonctionnement global du foyer, autant que par sa rupture radicale avec le mode de vie que connaissent la plupart des habitants de zones urbaines. Un fossé qui pourrait rebuter les plus motivés des aspirants à plus d’autonomie dans le quotidien. Serge récuse d’ailleurs une démarche visant à s’appliquer (ou à appliquer aux autres) un modèle prédéfini, et ce quel que soit le bien-fondé de ce dernier. Il milite plutôt pour un questionnement des pratiques individuelles et collectives visant à adopter progressivement des solutions acceptables par chacun. Et si prosélytisme il y a, il ne peut passer que par l’exemple. À l’image de ce voisin qui a quasiment abandonné les insecticides pour son potager en constatant les rendements de Muriel et Serge en permaculture.

Serge assure qu’une multitude de petits gestes peuvent constituer des pas successifs vers des modes d’organisation complets (être économe en eau, en électricité ou faire pousser quelques plantes sur son balcon). Lorsqu’on lui fait remarquer que ces « petits gestes » sont utilisés par les classes dirigeantes pour masquer leur responsabilité dans la dégradation environnementale en culpabilisant le peuple, Serge précise que ces actes doivent s’accompagner d’une démarche politique pour faire sens.

Et de politique il va en être question autour d’un repas « maison » jusque dans les pâtes, mais qui contient tout de même des ingrédients provenant de l’extérieur comme de la viande (le couple en consomme très peu), achetés en AMAP ou simplement dans des commerces locaux. C’est le moment d’interroger les idéaux de nos hôtes, et de confronter leur réalité aux préjugés qui collent, comme la glaise aux sabots, à tous ceux qui se frottent, en discours ou en actes, à la notion de « décroissance ». Pour certains, il s’agirait d’égoïstes bourgeois qui refusent aux plus pauvres les fruits du progrès dont ils ont bénéficié, à la seule fin de préserver leurs privilèges. Pour d’autres, dont certains libertaires, ils seraient de sombres réactionnaires prônant un retour à la terre aux relents de « Révolution nationale ». L’évocation de ces images fait sourire le couple. Muriel ne vit pas sa démarche comme une rupture ; son milieu familial modeste n’a jamais été porté sur le consumérisme, mais lui a permis de ne manquer de rien. Une absence de manque dont elle reconnaît qu’elle lui a certainement permis de ne jamais voir dans la société de consommation un moyen de combler des frustrations matérielles ou symboliques.

Le parcours de Serge est radicalement différent. Issu d’un milieu pauvre, il a vécu son accession à la tête d’une d’entreprise d’électronique comme une ascension sociale et une opportunité pour mettre en pratique ses convictions politiques. « Patron de gauche » comme il se définissait lui-même, militant peu orthodoxe de la CGT, il axait son action syndicale sur l’implication des travailleurs aux décisions dans l’entreprise et sur la redistribution de la richesse produite. Après que la société fut devenue une filiale de multinationale, Serge connut jusqu’à l’absurde une gestion de groupe où la valeur des hommes et des entreprises se mesure à leur richesse apparente. Réunions éclair à l’autre bout du monde, avantages et notes de frais traduisant l’importance hiérarchique des cadres, dépenses outrancières… L’expérience s’est conclue pour Serge par une prise de conscience brutale de l’impossibilité de poser la question de la redistribution sans considérer celle de la production, au-delà de l’aspect, certes essentiel, des conditions de travail. Ne pouvant plus évacuer les conséquences politiques et sociales de cette production, et de la manière d’en dépenser les fruits, Serge devenait incapable de continuer à diriger une entreprise du domaine des «hautes technologies», profondément impliquée dans le système capitaliste et dont certaines activités concernaient des applications militaires.

Ce rejet a dépassé le cadre de son activité professionnelle, car comme il le dit : « Le système a besoin de nous pour produire, mais aussi pour consommer. » Or pour assurer l’écoulement des produits, le système productiviste cherche à emprisonner les individus dans une dualité salarié/consommateur. Une destruction d’autonomie soutenue par les pouvoirs publics au travers du « chantage à l’emploi », ou comme lors de la dernière crise en distribuant des aides aux entreprises plutôt qu’aux travailleurs touchés par le chômage. Serge considère ainsi que sortir de la consommation permet de limiter ses besoins financiers, de s’affranchir de la nécessité d’être salarié, d’être moins dépendant du système et donc de gagner en autonomie politique. « Il faut se réapproprier son temps » clame Serge, qui articule son rythme de vie autour du fonctionnement du foyer et d’un fort engagement syndical au sein de la CNT. Disposer de son temps ne signifie pas ne rien faire: les tâches ménagères, potagères et apicoles représentent l’équivalent d’un mi-temps par personne.

Cependant une organisation impliquant plus de monde, à l’échelle d’un quartier par exemple, permettrait une économie de temps en mutualisant certaines tâches. Serge, Muriel et des riverains s’apprêtent d’ailleurs à tenter l’expérience. À force d’actions directes, ils sont en passe de récupérer une friche face à une mairie quelque peu réticente. Une belle surface susceptible d’accueillir jardins et poulailler partagés. Cette initiative soulève un point crucial souligné par Serge : la taille de ces formes de « communes ». Si une trop petite taille limite l’intérêt de la mise en commun, une taille trop importante conduit à une dilution du pouvoir politique de chacun, tout en nécessitant des infrastructures si grandes et complexes que leur gestion ne peut être confiée qu’à des experts. Exactement ce que le capitalisme génère en concentrant les travailleurs, les privant au passage des conditions politiques et matérielles de prendre en main leur existence. Assez logiquement, lorsqu’on interroge Serge sur la possibilité de mettre en place dans des zones urbaines plus denses des fonctionnements proches du sien, il répond qu’il est nécessaire de se réapproprier l’espace, notamment les friches, mais il estime qu’à terme il sera nécessaire de « s’éparpiller » sur les territoires.

Avant de quitter de Muriel et Serge, on se doit leur poser la question du plaisir dans un mode de vie que beaucoup considéreraient comme fortement contraignant. Outre les qualités gustatives de leurs différentes productions, ils assurent qu’être maître de son temps et ne pas se voir imposer ses désirs par le système marchand constituent un plaisir inégalable. À les voir sourire sur le pas de la porte, on veut bien les croire.

PS : « À Paris on a trois jours d’autonomie alimentaire. Si on fait grève générale, ils nous couillent la gueule ! » Derrière cette image, Serge réaffirme une réalité présente à l’esprit des travailleurs dès les débuts du salariat. Au xixe siècle, nombre d’ouvriers conservaient un ancrage paysan, s’assurant une subsistance particulièrement précieuse en cas de grève. Le patronat n’eut de cesse de détruire cette autonomie et de rendre les travailleurs totalement dépendants de leur condition ouvrière. Plus récemment, les grèves menées en Guadeloupe par le LKP ont donné lieu à des approvisionnements de grévistes grâce à des solidarités paysannes. Des pratiques et idées à reconsidérer en attendant que les caisses de grève contiennent… carottes et pommes de terre.
Entretien réalisé par Antoine et Yann
(publié par le blog de Libertalia)

27/07/2013

A la rencontre des utopies réalisées
en Midi-Pyrénées

Le "Voyage en Hétérotopie" de Via Brachy, c'est quoi ?

L’« Hétérotopie », c’est un concept curieux proposé par Michel Foucault pour parler des utopies réalisées, de celles que l’on peut voir, toucher, critiquer, ici et maintenant. Ce sont des lieux qui hébergent l’imaginaire. Des lieux qui permettent d’envisager des lendemains qui chantent… Cet été, l'association toulousaine Via Brachy propose d’aller à la rencontre des « hétérotopies » de la région Midi-Pyrénées, ces lieux atypiques, écologiques et solidaires dans lesquels des citoyen-ne-s (presque) ordinaires expérimentent d'autres manières d'agir et de vivre ensemble.

Pendant vingt et un jours, l'association sillonnera les sentiers de Haute-Garonne, du Tarn, du Tarn-et-Garonne et de l'Ariège pour participer à des chantiers participatifs et susciter le débat dans l'espace public. Le périple débute les 6 et 7 août à Ramonville-Saint-Agne (Maison de l'économie solidaire), en périphérie de Toulouse. La Caravane se lancera ensuite sur les «chemins de la Transition». Puis : • Du 16 au 18 août : Festiv'Août (Lautrec)
• Du 20 au 23 août : Rencontre des Possibles à l'éco-lieu Vallée & Co (Ginals)
• 25 août : Festi'Forum Europie (Les Argoulets - Toulouse) • 26 août : soirée de clôture du Voyage en Hétérotopie (Ramonville-Saint-Agne).
> Programme complet du Voyage en Hétérotopie (pdf)

Accaparement des terres, le revers écologique


« Des terres accaparées pour leur fertilité en Afrique. Le phénomène s'intensifie.
Problème : les firmes agro-industrielles qui achètent en masse, veulent rentabiliser rapidement. Leur stratégie : développer la monoculture d'exportation. Un choix qui ne serait pas sans danger pour l'environnement. »

26/07/2013

Projections d'été


« Ne vivons plus comme des esclaves », de Yannis Youlountas.
« Venu des catacombes grecques de l’Europe, un murmure traverse le continent dévasté : "Ne vivons plus comme des esclaves" (prononcer « Na mi zisoumé san douli » en grec). Sur les murs des villes et sur les rochers des campagnes, sur les panneaux publicitaires vides ou détournés, dans les journaux alternatifs et sur les radios rebelles, dans les lieux d’occupation et d’autogestion qui se multiplient, tel est le slogan que la résistance grecque diffuse, jour après jour, et nous invite à reprendre en chœur sur les mélodies de ce film à ses côtés.
Un grand bol d’air frais, d’enthousiasme et d’utopies en marche, venu de la mer Égée.  »

PROJECTIONS :28 juillet, Lautrec (81) • 4 août, Sarrant (32) • 9 août, Mauvaisin (31) 
10 août, Montbrun-Bocage (31) • 21 août, Ginals (82) • 24 août, Cordes-sur-Ciel (81) 
> Pour en savoir plus.

Sortir du carcan...

L'été, c'est aussi l'occasion de prendre un peu le large et de regarder ailleurs.
Une sculpture, découverte par hasard grâce à Reporterre :
"Freedom", de Zenos Frudakis. Située au siège de GSK, à Philadelphie.

Les anars ne se contenteront pas des miettes

Sur Rue89, un petit reportage sur la boulangerie libertaire "La Conquête du pain" (Montreuil) vient d'être publié. Petit extrait.

« (...) Cofondée en 2010 par deux militants anars – un de No Pasaran, un de la Fédération anarchiste –, et "deux non-militants qui avaient une vision plus entrepreneuriale", la boulangerie turbine aujourd’hui à l’aide de huit employés (six salariés, deux apprentis) travaillant à salaires égaux (1350 euros net par mois), ravis de matérialiser les théories libertaires. (...) Ils ont taillé un système de démocratie directe, et transparente, à leur image: "On essaie d’être cohérents avec nos engagements. On prend toutes les décisions collectivement, en cherchant le consensus." Salaires, primes, orientations, grands et petits changements : tout y passe. (...) » »
> Pour lire l'article en entier, pétrissez un bon coup ICI.
> Voir le reportage TV sur la boulangerie.

OGM : ça s'en va et ça revient...

Article de Greenpeace (5/07/13).
La France à nouveau 
face à la menace OGM


La bataille juridique fait rage depuis près d’une quinzaine d’années. Son enjeu ? Autoriser ou non la culture du maïs OGM MON810 de Monsanto en France. Un nouvel épisode vient de se jouer au Conseil d’Etat. Et c’est une mauvaise nouvelle qui se profile pour les Français et l’environnement.

Le Rapporteur public a demandé le 5 juillet l’annulation de l’arrêté d’interdiction de mise en culture du maïs génétiquement modifié MON810 en France. Une communication destinée au Conseil d’Etat, qui devrait rendre son avis dans les semaines qui viennent. Et, sauf énorme surprise, le conseil d’Etat devrait annuler l’arrêté d’interdiction… Cela signifie que des semences de maïs OGM pourront alors être vendues dans les mois qui suivent, et des agriculteurs pourront les semer au printemps prochain pour les cultiver.

Ceux qui ont attaqué cette mesure doivent se féliciter. Il s’agit de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs), la FNPSMS (Fédération nationale de la production de semences de maïs et de sorgho) et l’UFS (Union française des semenciers). Monsanto devait intervenir en soutien des demandeurs de l’annulation, mais a décidé de se retirer. Une manière de ne pas afficher publiquement son nom dans cette bataille juridique. Mais ne soyons pas dupes : la société américaine entretient des liens étroits avec les organismes ayant attaqué la mesure d’interdiction.

Tout est donc à refaire pour protéger les Français contre les cultures OGM ! Ces dernières années, sous la pression des citoyens, des associations, des agriculteurs, le gouvernement a pris des mesures juridiques pour interdire le maïs MON810 en France : la clause de sauvegarde en 2008 et un arrêté d’interdiction en 2012. Mais ces interdictions ont systématiquement subies des attaques juridiques menées par les promoteurs des OGM.

A ce jour, huit pays européens ont instauré un moratoire national pour interdire la culture du MON810 sur leur sol : l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, le Luxembourg et la Pologne. La France jouit d’un statut particulier : à la différence de ses voisins, ses moratoires sont systématiquement attaqués. Triste privilège ! Cette instabilité juridique doit cesser. Le gouvernement doit apporter la preuve de sa détermination et mettre en place une interdiction solide et durable. Nous n’avons pas besoin d’OGM en France et en Europe. Ils sont le pur produit d’une agriculture industrielle obsédée par ses propres profits et qui ne se soucie aucunement de la contamination de l’environnement ni de l’avenir durable de l’agriculture.

> Voir aussi le site InfoOgm.

Extrait de l'article d'InfoOgm sur le sujet :
« (...) La rapporteure publique reconnaît tout d’abord le bienfondé de l’ensemble des interventions présentées : chaque structure, que ce soit en défense du moratoire ou au contraire pour demander son annulation, a été reconnue comme ayant un intérêt à agir dans cette affaire. Mais elle conclut surtout à l’annulation de l’arrêté interdisant la mise en culture. Elle a rappelé que selon le droit européen, il existe deux hypothèses dans lesquelles un État peut prendre une mesure d’urgence. Tout d’abord, lorsqu’un OGM autorisé présente des risques graves pour la santé humaine et animale, ou l’environnement, sur la base de preuves scientifiques nouvelles, ou lorsque l’Autorité compétente (c’est-à-dire l’AESA) a rendu un avis qui rend nécessaire de modifier l’autorisation d’un OGM. Or, selon la rapporteure, le ministre de l’agriculture qui a basé sa décision sur ces deux points, n’arrive cependant pas à justifier sa décision et n’apporte pas la preuve de l’existence d’un risque grave et d’une urgence à agir. Elle écarte également l’ensemble des arguments des structures de la société civile qui invoquaient notamment la nécessité du moratoire pour la protection de l’apiculture et des filières agricoles biologiques et conventionnelles. Elle propose enfin au Conseil d’État de décider l’indemnisation des frais judiciaires de l’ensemble des entreprises attaquant le moratoire.

Rappel des faits. Le gouvernement français a considéré que la culture du maïs génétiquement modifié Mon810, mis au point par Monsanto et produisant un insecticide contre la pyrale, présentait plus de risques ou d’inconvénients que d’avantages et a donc souhaité interdire sa culture sur le territoire français. Il a pris un arrêté d’interdiction, qu’il a précédemment notifié à la Commission européenne. Cette fois-ci, le gouvernement a pris soin de bien respecter la procédure européenne pour déposer une « mesure d’urgence », le nom juridique d’un moratoire selon le règlement 1829/2003. En effet, un premier moratoire avait été décidé par la France, en 2008, mais ce dernier avait été annulé par le Conseil d’État, suite à une décision de la Cour de Justice de l’Union européenne. Autre grief à l’encontre de la France : elle n’avait pas informé la Commission européenne en temps voulu de sa décision de prendre un moratoire. Le Conseil d’État avait alors annulé les arrêtés ministériels interdisant la culture du MON810 sur le territoire hexagonal, pour des motifs procéduraux mais aussi de fond, estimant que le gouvernement n’avait pas réussi à prouver « outre l’urgence, l’existence d’une situation susceptible de présenter un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement».

Le maïs Mon810 avait été autorisé à la culture, par l’Union européenne, dès 1998, alors que le cadre législatif était encore balbutiant, voire lacunaire. Depuis, la réglementation a évolué et les connaissances scientifiques et la perception socio-économique de cette PGM aussi. Avec l’arrivée de la directive 2001/18, les autorisations européennes ont été limitées à dix ans... et le MON810 a donc lui aussi dû se plier à cette exigence. Ainsi, en 2008, une demande de renouvellement de l’autorisation a été déposée par Monsanto. Aucune réponse n’a encore été donnée officiellement à cette demande de renouvellement, mais par un tour de passe-passe dont la Commission européenne a le secret, l’autorisation de 1998 est toujours valable, dans l’attente d’une décision sur la demande de renouvellement.

Suite à l’annulation du moratoire, la France a adressé à la Commission européenne, le
20 février 2012, une lettre lui demandant explicitement de prendre une mesure de suspension de la culture du maïs MON810, et un mois après, le 16 mars 2012, le ministre de l’Agriculture interdisait, par arrêté, la culture de ce maïs. Lequel a donc été immédiatement attaqué par plusieurs entreprises. »

Info datée du 18 juillet 2013 :
Monsanto retire ses demandes de culture en Europe … sauf le MON810 !
Monsanto a décidé de retirer toutes ses demandes d’autorisation de culture d’OGM dans l’Union Européenne, à l’exception du maïs MON810, a annoncé Jose Manuel Madero président et directeur général de Monsanto pour l’Europe. Mais, car il y a un un “mais” : le groupe maintient la demande de renouvellement de l’autorisation pour le maïs MON810…

Pour ne plus dire n'importe quoi...


"Gitans, Tsiganes, Roms...,
idées reçues sur le monde du Voyage",
de Marc Bordigoni

« Gitans, Tsiganes, Roms, ces mots désignent-ils toujours les mêmes personnes ou, au contraire, des familles aux expériences humaines différentes et que l’on regroupe sous des termes larges et un peu flous ? Présents en Europe, mais aussi en Amérique, "ces gens-là" ont toujours attiré le regard de leurs contemporains et l’attention, quand ce n’est pas la suspicion, des pouvoirs publics. 
Beaucoup d’idées reçues circulent à leur propos, témoignant à la fois de la peur et de la fascination, et bien souvent de l’ignorance : "Les Gitans viennent de l’Inde", "Les Gitans vivent dans des camps", "Les Roms sont des Gitans nomades venus de l’Est", "Ils n’envoient pas leurs enfants à l’école", mais aussi "Les Gitanes savent lire les lignes de la main", "Les Gitans ont la musique dans le sang", etc.  On loue leur sens de la famille et leur culture. Mais on leur interdit l’entrée de nos villages et le stationnement dans nos villes. Cet ouvrage est une invitation à ouvrir les yeux… et les esprits ! »
Editions Le Cavalier Bleu, collection Idées reçues, 2013, 192 pages, 20 euros.

SOMMAIRE
• Qui sont-ils ? D’où sont-ils ?
– « On ne sait pas comment les appeler. » – « Les Gitans viennent de l’Inde. »
– « Les Gitans sont des nomades. » – « Les Gitans vivent dans des camps. »
– « Les Gitans ont perdu le Voyage et vivent en sédentaire. » – « Les Roms sont des Gitans nomades venus de l’Est. » – « Les Gitans sont partout. »
• Les Gitans posent problème
– « Les Gitans n’aiment pas travailler. » – « Les Gitans vivent des allocations. »
– « Les Gitans n’ont pas de vrais métiers. » – « Les Gitans sont sales. » – « Les Gitans sont des voleurs. » – « Les Gitans n’envoient pas leurs enfants à l’école. »
• Les Gitans sont extraordinaires !
– « Les Gitanes savent lire les lignes de la main. » – « Les Gitans aiment leurs enfants et leurs vieux. » – « Les Gitans sont très croyants. » – « Les Gitans ont la musique dans le sang. » – « Les Gitans ont un roi ou une reine. »

Marc Bordigoni est actuellement anthropologue à l’Institut d’ethnologie méditerranéenne,
européenne et comparative à la Maison méditerranéenne des sciences de l’Homme, Aix-en-Provence. Il est l’auteur de nombreux articles s’intéressant aux rapports entre les « Gitans » et le monde environnant, notamment sur le travail agricole, le pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer, etc. Il est membre du Comité scientifique de la revue des Études tsiganes, de l’ADAM (Association des anthropologues de la Méditerranée) et de l’AFA (Association française des anthropologues)/ 

24/07/2013

28 juillet • Besançon

Pour en savoir plus, cliquer sur l'affiche ci-dessus.

Toujours rebelles !


Découvert grâce à la chronique de Noël Godin dans 
le Siné mensuel d'été, qui le tient pour « le grand livre d'histoire subversif-carabiné de l'année » (mazette !).

Contre-culture(s). 
Des Anonymous à Prométhée, 
de Steven Jezo-Vannier

Présentation de l'éditeur : « Qu’y a-t-il de commun entre les Amish, les Ranters et Barbe Noire ? Entre les hippies, les beatniks et les communards du XIXe siècle ? Entre les indignés, les hackers, ces nouveaux pirates de la cyberculture, et Prométhée ? C’est ce que cet ouvrage se propose de vous expliquer. Contre-culture(s) dépeint une histoire originale des dissidences à partir des années deux mille et en remontant jusqu’à l’antiquité grecque, au seuil de notre civilisation judéo-chrétienne. Si le terme de "contre-culture" a été théorisé dans un cadre très précis – la contestation tous azimuts des turbulentes années soixante –, l’auteur a voulu remonter le temps pour écouter les voix dissidentes qui se sont fait entendre, fouiller les microsociétés qui ont tenté de se pérenniser en marge de l’ordre établi.
Vaste panorama historique des tentatives de rébellion et de réalisation d’utopies, Contre-culture(s) permet de remonter la riche lignée de la logique contestataire, d’en dresser une sorte de généalogie, de rétablir la voix des vaincus. C’est un peu une histoire populaire de la contestation, à rebours de l’ordre chronologique et des canons établis. »

Né en 1984, l'auteur est un spécialiste de la contre-culture et de l’univers rock. 
Il est aussi l’auteur, aux éditions le Mot et le Reste, de San Francisco, l’utopie libertaire des sixties Presse parallèle, la contre-culture en France dans les années soixante-dix.
Editions Le Mot et le reste, 448 pages, 25 €. Paru en février dernier.

> Lire aussi l'article "La contre-culture bouge encore", de Maxime Delcourt, dans la revue Mouvement, qui parle des livres Contre-culture(s) (Le Mot et le reste) ; Contre-cultures ! (CNRS éditions) ; Sur les routes : le phénomène des New Travellers (Imago) ;
Aux sources de l’utopie numérique – De la Contre-culture à la cyber-culture ; Stewart Brand, un homme d’influence (C&F Editions).

"Siné Mensuel" d'été, toujours en kiosque


« Y a du pinard et de la musique, du cinoche et de la littérature, un jeu de lois et des quiz… dans le Siné Mensuel de l’été. Bourré de dessins et autres petits plaisirs, un numéro à déguster tout l’été, sans modération. 

• Tour de France des vignerons à
l’accueil chaleureux et aux vins nature merveilleux. Nos adresses (vignerons, restos, bistrots...) à garder pour vous.
• Magnifique “Jeu de lois” pour tester vos qualités à être président. (UtopLib vous le recommande particulièrement !)
• André Langaney, alias Dédé-la-science, raconte des histoires de gènes, de plaisir…
+ Quiz pour “Tester vos connaisSciences”.  
• Littérature : Après Mapuche et Zulu, une nouvelle inédite de Caryl Férey. Martine Laval nous livre un très beau texte, tout comme Patrick Raynal, l’auteur de polars,
et Jean-Marie Laclavetine.
• Pierre Carles décortique l’affaire Clément Méric, avec une lecture bourdieusienne 
(et lutte des classes. THE texte qui fait polémique sur les réseaux actuellement. Utplb).
• Écran total, soit une sélection de films à voir ou à revoir. Et un Cinéquiz.
Sans oublier l'indispensable page Livres "séditieux" de Noël Godin.
Les dessinateurs Jiho, Poussin, Berth, Chimulus, Large, Faujour, Aranega, Lasserpe, Carali, Willem, Desclozeaux, Lindingre, Geluck, Mix & Remix, Malingrëy, Mric, Kap, Siné… sont bien sûr au rendez-vous de ce numéro. » Ce numéro double coûte 5,90 euros.

23/07/2013

Notre-Dame des Landes • 3-4 août


Contre ce monde 
et son aéroport, 
initiative anticapitaliste 
et anti-autoritaire
Communiqué : « La coordination des opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes organise deux journées de concerts, de débats et d’expositions aux Ardillères sur la ZAD. Des dizaines de milliers de personnes sont attendues.
Il nous a paru que dans ce rassemblement il n’était pas possible de laisser la seule expression et la visibilité aux seuls "institutionnels" dont certains ont une attitude plus qu’ambiguë vis-à-vis du pouvoir et des défenseurs de ce projet.

C’est pourquoi nous…, le comité nantais contre l’aéroport (CNCA, qui édite Nantes nécropole) • Un groupe de la Zad • Le comité antirépression (Nantes) • Le groupe Lochu (FA Vannes + autres) • Le collectif poitevin contre l’aéroport • Le collectif libertaire de Lorient • Front libertaire (Saint-Nazaire) • OCL (Nantes, Caen, Poitiers) • No pasaran (Nantes) • Des camarades paysans de Couéron et d’ailleurs, … avons décidé d’y organiser une initiative anticapitaliste et antiautoritaire.

Déjà l’an dernier, les mêmes, ou à peu près, avaient organisé un lieu / moment anticapitaliste lors du grand rassemblement, avec des débats, des tables de presse...
Cela faisait suite aux initiatives anticapitalistes qui avaient été prises lors des manifs antinucléaires à Rennes le 15 octobre 2011 et contre l’aéroport à Nantes le 24 mars 2012. Malgré une préparation un peu au dernier moment, de faibles moyens et… la pluie, nous avions pu constater qu’il y avait vraiment place pour une initiative de plus grande ampleur. C’est ce que nous espérons cette année.

Au programme, 8 débats :
> 2 débats sous le chapiteau de la coordination : 
• La métropolisation avec le CNCA pour l’exemple nantais et le collectif IDF de soutien pour Paris métropole • Quelle agriculture pour demain ? De l’accaparement des terres par l’agrobusiness à la résistance sur le terrain (JP Tertrais, des membres de Sème ta Zad et du Copain 44).
> 6 débats sur nos installations :
SAMEDI : L’évolution du capitalisme industriel au libéralisme (P. Coutant) (11 h) ; Historique de la lutte du point de vue du mouvement d’opposition direct à l’aéroport et son monde (introduit par des camarades de Hors pistes) (14h30) ; Bilan de l’antirépression dans la lutte (collectif antirép de Nantes) (17 h).
DIMANCHE : De la production à la distribution : les circuits courts (11 h) ; Transport, mobilité, présentation de J.-P. Tertrais (14h30) suivie de deux ateliers (Comment lutter contre les LGV ; Les autoroutes de la mer : le choix du maritime et ses conséquences) ;
Le nucléaire, où en est la lutte antinucléaire (Poitiers et autres Normands) (17 h).

Samedi et dimanche, départ à 9 heures (horaires à confirmer) depuis le lieu du rassemblement : balades sur la ZAD, pour discuter de l’histoire, de la lutte, de la situation actuelle ; pour découvrir les lieux où on se trouvera ensemble si les chantiers commencent. Nous disposerons d’un chapiteau de 3/400 places et de trois barnums pour abriter des tables de presse, stands et divers expo/vidéos. Des cantines à prix libre seront présentes... »

Longo Mai fête ses 40 ans

Du 27 juillet au 3 août • Limans

• Samedi 27/07 : 18h Apéro-repas ; 21h Cabaret Cirque "Couleur" et concert des "Grine Kuzine" et on danse jusqu'au matin.
• Lundi 29/07 : 9h30 et 17h "Portes ouvertes", tour de la ferme ; 17h Moissons manuelles (amenez vos faucilles) ; 21h Un film sur Longo mai (à partir des images d'archives).
• Mardi 30/07 : 21h Soirée-projection, avec, en première partie, des courts métrages et films d'animation suivis de "Nous sommes là", un film d'Abdallah Yahia (Tunisie)  - 2012- sur des jeunes rappeurs tunisiens qui vont à la rencontre des campagnes.
• Mercredi 31/07 : 21h Soirée théâtre, avec la compagnie L'Escale "D'un souffle tu chavires", tiré des "Conte d'Eva Luna" d'Isabelle Alliende. En première partie, "La Femme ailée" - danse poésie slam- avec Audrey, Tristan et Johannes.
• Vendredi 2/08 : 18h  Emission publique en direct de L'Amphithéâtre sur l'histoire politique de Longo mai animée par Ruth Stegasi
• Samedi 3/08 : 18h Apéro-repas avec un boeuf à la broche et concerts à partir de 20h avec Francesca Salerno et Luigi Morello, rock calabrais et chansons du Sud de l'Italie suivi de Comedia Mundi, Ioanes Trio et les Poum tchak puis danse à gogo avec DJ Kovkof.
A l’amphithéâtre de Grange Neuve, sur la colline en face de Limans 
(Alpes-de-Haute-Provence).

22/07/2013

L'alu, trop beau pour être honnête

Mardi 23 juillet à 20h50
Diffusion sur Arte du documentaire "Planète alu"
Présentation : « Les différentes propriétés physiques de l’aluminium – malléable, léger, inoxydable – en font un métal fascinant, précieux dans le secteur de l'architecture. Mais son utilisation dans les emballages, en chimie alimentaire, dans les produits de cosmétique et dans la pharmacopée posent de plus en plus de problèmes. Des études approfondies ont prouvé que l’aluminium, ses composants, ses sels ou ses dérivés favorisaient l’apparition du cancer du sein, de diverses allergies, d’infections auto-immunes voire de la maladie d’Alzheimer.

Les meilleurs gisements de bauxite se trouvent sous les tropiques, en Afrique de l'Ouest, en Australie, en Inde et en Jamaïque. Mais c’est à Porto Trombetas dans le nord du Brésil que se situe l’une des mines les plus rentables au monde, aux mains d’une multinationale. Pour l’exploiter, il faut abattre chaque année l’équivalent de 250 terrains de football de forêt humide primaire, essentielle à la biodiversité. Les boues rouges liées à l’extraction sont toxiques, comme l’a montré la catastrophe écologique survenue en Hongrie en 2010... »
Rediffusion samedi 27 juillet à 10h20.

Pas le temps de voir ce reportage – bien plombant – sur Arte ? Il est sur YouTube  !

Souscription pour le nouveau M.-M. Robin



Rappel : la nouvelle enquête de Marie-Monique Robin (Les Moissons du futur...), Sacrée croissance !, a toujours besoin de vous pour exister !

Présentation : « Alors que la crise (économique, financière, écologique) s’installe en Europe et dans le reste du monde, le "retour à la croissance" est systématiquement invoqué par les responsables politiques de droite comme de gauche, comme le sésame indispensable qui permettra de sortir du tunnel.
Dans le public, cette incantation suscite toujours les mêmes questions :
- Qu’est-ce que la croissance ?
- Comment ce concept économique s’est-il progressivement imposé au point de devenir un dogme intangible ?
- Comment peut-on continuer de promouvoir une croissance illimitée, alors que nous savons aujourd’hui que les ressources naturelles de la planète sont limitées ?
- Y-a-t-il des alternatives théoriques et pratiques à la croissance ?
- Que peut-on faire localement pour inverser la tendance ?
C’est à ces questions que Sacrée croissance ! tentera de répondre en retraçant l’histoire de ce "dogme", mais aussi en montrant des alternatives sur le terrain qui dessinent un autre mode de pensée et d’agir ensemble. »

Tous ceux et celles qui sont intéressé(e)s par ces questions peuvent soutenir la production de ce documentaire en préachetant le DVD : 
• Le DVD : il s’agit d’une « édition spéciale » exclusivement distribuée en souscription, distincte du DVD qui sera vendu dans le commerce. Au prix de 30 € TTC, port inclus, le DVD que vous préachetez sera expédié au nom et à l’adresse que vous communiquez en vous inscrivant.
• Le lien : votre inscription en ligne vous permet l’accès au site du reportage. Grâce à un mot de passe, vous suivrez la production et la réalisation.
• Les conditions d’effectifs : pour que l’opération soit menée à bien, il fallait un minimum de 500 souscriptions. L’opération est réservée au maximum à 5000 personnes, dans l’ordre d’arrivée de leurs inscriptions. À ce jour (juillet 2013), 1712 souscripteurs sont inscrits,
• Les délais : le DVD en édition spéciale sera distribué aux seuls souscripteurs, entre septembre et novembre 2014.

> Pour souscrire et/ou en savoir plus, c'est par ICI.

21/07/2013

Promenade chez les lobbyistes


« Notre guetteur du jour est français, il s’appelle Martin Pigeon, et il a migré à Bruxelles. Pour voler au secours de la démocratie dévorée par certains lobbies. Ancien journaliste, il a commencé par couvrir les arcanes du la vie politique européenne avant de rejoindre CEO (Corporate Europe Observatory), une ONG qui traque, depuis quinze ans, les pressions de tous bords, de l’agrobusiness à la finance en passant par l’industrie alimentaire... » 
Pour écouter, cliquer sur la flèche du player.


En septembre 2011, le CEO a fait paraître (en anglais)
Lobby Planet, "Brussels, the EU quarter", qui cartographie les différents lobbyistes s'activant dans les institutions européennes. Ce guide est toujours téléchargeable en pdf ICI.

19/07/2013

23 juillet • Bagnolet (93)

Projection-débat de "Libertarias"
"Libertarias" est un film espagnol de Vicente Aranda (1996), consacré à l'Espagne de 1936 vue du point de vue d'un groupe de femmes libertaires de l'organisation des Mujeres Libres ("Femmes libres") et membres de la "Colonne Durruti". Un film jamais sorti en France.
Avec Ana Belén, Victoria Abril, Ariadna Gil...
Ensuite, discussion ouverte sur les thèmes abordés dans le film.
Lieu : La Bouquinerie, bibliothèque autogéré, 135, avenue Pasteur, Bagnolet (93). M° Mairie-des-Lilas. A 18h30.


Le film est visible aussi sur YouTube, avec des sous-titres anglais, grecs, etc., 
mais pas français. Sorry !

18/07/2013

Au sommaire de "We Demain" de juin


Toujours une maquette attrayante et des sujets où y a à prendre et à laisser. Pour bobos CSP+ curieux et fondamentalement optimistes. Séduisant.

> « J'ai vécu un an sans argent ». L’avenir appartient à ceux qui ont les poches vides. C’est le récit d’une expérience vécue au quotidien pendant un an par le Britannique Mark Boyle, concepteur de la free economy.
> Miracle au Vorarlberg. Comment une des régions les plus déshéritées d’Autriche est devenue l’une des plus riches, modèle de développement économique, social, écologique, et laboratoire du futur.
> Le scénarion Négawatt pour la France. Recommandations, chiffres et interview de son président Thierry Salomon.
> Smartgov, les citoyens reprennent le pouvoir.
> Faites entrer la nature ! A quoi pourrait ressembler l'appartement "symbiotique" du futur ?
> La ferme où les animaux sont médecins. Green Chimneys, à une centaine de kilomètres de New York, accueille des jeunes qui ont été sévèrement maltraités. Ils choisissent l'animal qui les accompagnera et les aidera à se réconcilier avec la société.
> Récup'Orchestra. Des musiciens récupèrent toutes sortes
d'objets inutilisés pour en faire des instruments.
> Histoire d'arbres : Ginko, le survivant des dinosaures.
> L'Europe de demain en marche. Objectif zéro carbone, autosuffisance alimentaire, smartgrids à énergie positive, écoquartiers pour tous, monnaies solidaires... Quarante villes européennes à la pointe de la transition. 

ET AUSSI : 3000 km à pied qui ont changé nos vies. Deux banquiers ont mis de côté leur carrière pour partir à la rencontre de l'Europe des chemins et des villages. • Soja, un haricot magique pour nourrir la planète. • Le bonheur est dans le pré mais pas toujours sur l'étiquette. Pour s'y retrouver dans la jungle des labels. • Fruits santé venus d'ailleurs. •  L'art génératif, enfant prodige du numérique. • « Chambres » à coucher dehors. • Charles Gassot : "Voilà comment on plaque une vie rêvée pour aller sauver des vies en brousse". • Un salon du cœur à la Goutte d'or. Pour 3 euros, les femmes en difficulté peuvent se refaire une beauté. • Kirkenes, porte des nouvelles routes maritimes du Grand Nord. • Avant dix ans, les extraterrestres... • En 2020, 50 milliards d'objets seront connectés. • Les pistes de vaccins contre le sida. • Des robots dans notre lit ?

 "WE DEMAIN" n°4, juin 2013, 192 pages, 12 €. 
En vente dans certaines librairies et kiosques.

17/07/2013

Architectures alternatives



Avec : Pierre Frey, docteur en sciences techniques de l’École polytechnique fédérale de Lausanne où il est professeur à la faculté de l’environnement naturel, architectural et construit, auteur de Pour une nouvelle architecture vernaculaire et de Simon Vélez, architecte : la maîtrise du bambou.
"Learning from vernacular : pour une nouvelle architecture vernaculaire", de Pierre Frey (Actes Sud - 2010). 
170 pages, 36,60 euros.

« J'ai toujours pensé que la matérialisation de l'architecture n'a pas lieu au moment où elle se dessine, mais au moment où elle se construit. Sinon, elle n'a pas de sens. L'architecture vernaculaire, née sur place, façonnée par les contraintes, est par définition plus contextuelle. Sa force, en même temps que sa fragilité, vient du fait qu'elle se situe dans la permanence et non dans l'événement. »

 Vidéo : exposition "Learning from vernacular" - Boisbuchet 2009, Rossinière 2010

Le Radis, une nouvelle monnaie locale en Alsace



« A Ungersheim (Haut-Rhin), les habitants peuvent désormais payer leurs courses en radis, une monnaie locale lancée aujourd'hui par le maire du village. 1 radis =  1 euro.
Objectif : dynamiser l'économie locale. »

16/07/2013

Les alternatives solidaires à la Une de "Libé"


Mardi 16 juillet, 
"Solidarité, l'anti crise" à la Une de Libé.
« Chantiers participatifs, troc, marchés d’échanges, achats groupés… De plus en plus de systèmes contournent les principes capitalistes. Et remplacent la croissance à tout prix par le bien-être. »
A lire en partie ICI.

Mon assiette fait grise mine...


Pour ceux qui ne l'auraient pas encore vue ou veulent la revoir, l'enquête Notre poison quotidien, de Marie-Monique Robin, passera ce mardi 16 juillet sur Arte, à 20h50. 
Ou « Comment l'industrie chimique empoisonne-t-elle notre assiette ? ». Le dossier d'Arte avec des extraits, c'est ICI. 
Le film est également actuellement visible sur YouTube.


Au sommaire de "Silence" de l'été


• Un dossier "Alternatives dans l'Ain"
[A Bourg-en-Bresse, on s'enCanaille (l'association Reso a ouvert un resto pas comme les autres) ; La bergerie de la Cordière (bio et distribution locale) ; L'école Montessori bilingue du Valromey ; J'art d'Ain partagé à Belley ; Centrales photovoltaïques couplées au réseau : de Phébus (1992) à Pic Bois (2010) ; Remous au Marais de Lavours ; La Roulotte des laines à Oyonnax ; Objectif Gaïa (l'écosite du Tiocan, dans le Pays de Gex, cherche à se développer)  ; Alternatives en bref dans l'Ain (plus d'une soixantaine d'associations en action)].
• Des articles : Les renouvelables limitées par leur intermittence?; Notre-Dame-des-Landes : vols suspendus ? (entretien avec Geneviève Lebouteux, EELV, et Marcel Thébaud, Adeca) ; Pire que les OGM : la biologie de synthèse ;
Art urbain : le Coin des Rêves, sur le canal Saint-Denis.
• Des brèves (alternatives, climat, ogm, environnement, énergie, éducation, femmes, Nord/Sud, transition, paix, agenda, livres...).

EDITO de "Silence" n°414
Ain possible
« Le vaste département de l'Ain, qui va de la vallée de la Saône, au nord de Lyon, à la frontière suisse, est géographiquement découpé en quatre régions. A l'est, le pays de Gex, entre les montagnes du Jura et le canton de Genève, est sous l'influence de la grande ville : beaucoup de frontaliers y travaillent, avec comme conséquence un niveau de vie plus élevé que la moyenne et des terrains agricoles peu à peu rongés par l'urbanisation. Au centre, le Bugey, partie sud du massif du Jura, se développe dans un large méandre du Rhône. Sur ces hauteurs, les espaces sont vastes, les transports collectifs peu nombreux, les vallées parallèles difficiles à joindre entre elles. Au nord-ouest, la Bresse est surtout consacré à l'élevage du poulet nourri au maïs intensif. Au sud-ouest, la Dombes est un vaste plateau avec de nombreux étangs qui, remplis, servent à l'élevage de carpes et, vides, à la culture du maïs. Elle est progressivement grignotée par l'agglomération lyonnaise.

C'est sans surprise que l'on constatera dans ce dossier que la plupart des alternatives rencontrées se situent dans le Bugey, région la plus éloignée des grandes agglomérations et de l'agriculture intensive. C'est aussi la plus accessible financièrement pour les néoruraux d'hier et d'aujourd'hui. C'est aussi, historiquement, une région de résistance, de la Deuxième Guerre mondiale à la lutte contre Superphénix, en bordure du Rhône, des années 1975 à 1997. C'est encore là, aujourd'hui, que se trouve la lutte contre la centrale de Bugey.» Michel Bernard

Dernière minute : le dossier du numéro de la rentrée sera consacré à l'agroécologie.
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par abonnement et dans un certain nombre de lieux en dépôt.
• Les numéros épuisés sont téléchargeables sur le SITE DE LA REVUE.
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