31/01/2012

Un coup d'œil sur le petit écran ?

• 31 janv : Sound of noise (C+, 22h40) (les aventures d'un groupe de percussionnistes suédois partisans des attentats sonores en ville) (voir notre post à la sortie du film).
Ceux qui possèdent si peu (Fr2, 22h55. Redif 4/2 1h35) (témoignages de précaires).
• 1er fév : Tahrir 2011 (C+, 2h05) (doc en 3 parties). Planète investigation. Du sang dans nos portables ? (France Ô, 20h35) (l'argent du coltan, minerai rare utilisé dans les portables, au centre d'une économie de prédation en RD du Congo). Ma part du gâteau (C+, 20h55) (film de Klapisch. Une licenciée rencontre son trader licencieur). L'enfance au travail (Planète, 20h40) (les enfants taupes de Colombie ; les prostituées du Niger).
• 2 fév : La nuit du court métrage : sélection de films courts sur le Printemps arabe
(Fr3, 23h50).
• 3 fév : Valparaiso (Arte, 20h35) (téléfilm sur le combat d'une écologiste plongée
dans un scandale industrialo-politico-financier à la suite d'une marée noire).

Et plus si affinités...

Sans être fan des appels bravaches, souvent sans lendemain mais qui font du bien
à la dizaine de personnes qui les a lancés, en voici tout de même un, exceptionnellement,
sorti il y a un peu plus d'une semaine... :

« Une dynamique libertaire unitaire en 2012 !
Lors de la réunion du 22 janvier, voilà l'appel qui a été rédigé par No Pasaran,
Alternative libertaire, le FRAP, la CGA, les "Amis de l'égalité" et des autonomes :

Appel à toutes celles et à tous ceux qui ne veulent plus
des patrons,des banquiers, des gouvernements et des politiciens
Nous sommes nombreu-x-ses à ne plus vouloir de cette économie. Elle est faite de pillage au Sud, et partout du gaspillage, de la destruction des hommes et des ressources dans la course à la croissance des profits. Pour s’enrichir encore, patrons, banquiers, gouvernements et politiciens nous bonimentent que c’est "LA CRISE !", qu’ils n’y peuvent rien et qu’il faudra bien qu’on se serre la ceinture si l’on veut garder les fameux "acquis".
On peut toujours gueuler qu’on ne paiera pas leur crise. Droite comme gauche s’accordent :
il faudra que l’on paie.
Nous sommes nombreu-x-ses à ne plus vouloir de ces cortèges funèbres qui accompagnent l’enterrement des retraites, des services publics, des libertés, bientôt de la sécu, dans des grèves défouloirs programmées par des bureaucraties partenaires sociales du MEDEF négociatrices en notre nom.
Nous sommes nombreu-x-ses à ne plus vouloir de cette société de la peur ni de ces Etats au service des riches. Patrons, banquiers et actionnaires se gavent des profits de la spéculation, du remboursement des dettes. Ils ne distribuent plus les miettes du gâteau. Dans ce contexte, comme rien ne s’oppose réellement à eux, la colère des exploités monte. Il reste alors aux gouvernements la police partout et la justice complice. Il reste la désignation de boucs émissaires. Il reste à nous faire peur par la chasse au pauvre, à l’étranger, au terroriste potentiel, à l’"activiste", au contestataire, au syndicaliste en rupture… bref, à tout ce qui pourrait représenter, un jour peut-être, un danger pour eux.
Pour les protéger, droite et gauche nous vendent "sécurité" et contraintes.
Nous sommes nombreu-x-ses à ne plus vouloir de ces politiques. Droite et gauche agitent le nationalisme dans le produisons français, achetons français… Pourtant leurs amis patrons et banquiers n’ont d’autre patrie que leur portefeuille. Nous, nous n’avons rien contre le plombier polonais, le travailleur africain ou chinois. Droite et gauche tentent de nous effrayer avec le FN, le spectre d’un 21 avril, qu’elles agitent en repoussoir. Pourtant elles mènent déjà de nombreux points de la politique du FN. Ici, elles font mine de s’opposer, ailleurs dans la grande Europe, elles s’unissent dans des gouvernements d’union sacrée comme en Espagne, en Italie ou en Grèce pays où elles ont même passé un pacte avec l’extrême droite.
Patrons, banquiers, gouvernements et politiciens nous ont conduits dans le mur.
On peut espérer que ce soit "la crise finale", "la crise historique", le "stade suprême" du capitalisme mais il y en a tellement eu de ces crises que l’on y croit plus. Le capitalisme est toujours là, il n’est pas cardiaque et ne crèvera pas d’un AVC.
Cessons de geindre, refusons de continuer. On ne joue plus votre jeu du pacte
républicain qui sert à protéger les intérêts des riches.
A partir de là, comment croire que les élections mettront fin à la guerre sociale
que nous mènent les capitalistes ? Il nous appartient à nous toutes et tous de construire
les ripostes. C’est pourquoi nous lançons un appel à la constitution de comités,
assemblées, collectifs, conseils, forum… tout ce qu’on voudra, pour décider librement
de ce que l’on veut. Nous lançons un appel à mettre en débat le productivisme, la fin immédiate du nucléaire (emblème du sécuritaire, des productions dangereuses,
du profit, de la société militarisée), la gestion capitaliste de l'habitat, des transports,
les contraintes que nous imposent les frontières (répression
des "sans-papiers"), les mesures incompatibles avec le capitalisme, la gratuité…
Nous lançons un appel à organiser des rencontres avec nos amis des pays
européens et d’ailleurs qui mènent le même combat.

On sait que cette campagne ne sera pas facile. On sait que l’on nous reprochera, surtout les "démocrates de gauche" de faire le jeu de Sarko, voire même de Marine… pendant que la droite et les fachos verront la main d’un complot anarcho-autonome déstabilisant les institutions. Mais nous ne voulons plus que l’on parle et décide en notre nom.
Plutôt que de voter par défaut, décidons enfin de ce dont nous voulons.

La prochaine réunion est fixée le dimanche 26 février 2012 à 11h,
au local d'Alternative Libertaire, 92, rue d'Aubervilliers, à Paris (angle des rues Riquet
et Stalingrad, M° Stalingrad ou Riquet). Elle est bien entendu ouverte à tous,
organisé-e-s comme non-organisé-e-s ! »

> Lire l'appel précédent (décembre 2011), à l'initiative de No Pasaran.

30/01/2012

"Quatre scénarios pour la société en 2050"


Présentation : « Exposé public du travail de trois étudiants d'HEC Paris, qui ont développé quatre scénarios type de l'état socioéconomique d'un pays développé européen, en l'occurrence la France, en 2050. Le principal axe d'étude est l'antagonisme consommation/ déconsommation. La démarche utilisée consiste à présenter quatre courts métrages illustrant chaque scénario.

Le premier scénario dépeint une société qui est le prolongement de celle qui prévaut dans les pays industrialisés, caractérisée par un accroissement de la surconsommation qui compense largement les économies réalisées par une utilisation plus efficace de l'énergie et des ressources. Le second scénario montre une société stratifiée en deux classes: la classe des nantis qui vivent dans des zones sécurisées, à l'abri de la plèbe qui, elle, survit dans des bidonvilles où règnent le chaos et la précarité. Le troisième scénario laisse voir une société dans laquelle s'est instaurée une sobriété heureuse, librement choisie, basée sur la qualité du lien social et la place prépondérante de la production locale. Le dernier scénario décrit une "dictature verte" instaurée à l'échelon européen. Ces scénarios ne sont pas probabilistes. Ils ne représentent pas non plus un état réaliste de la France
à l'horizon 2050. Leur utilité est de favoriser la réflexion.

Suggestion des auteurs : il est judicieux de surveiller l'apparition de signaux faibles indiquant que l'on se dirige vers un scénario en particulier. Il est aussi possible que ces prochaines années voient le développement d'un scénario donné, suivi par une bifurcation vers un autre scénario. Le plus probable, concluent les intervenants, est que l'on se trouve à l'arrivée dans une situation composée d'un mix des scénarios présentés. »
L'introduction de ces vidéos et la présentation de la méthode peuvent sembler un peu longues et rébarbatives, mais nous vous encourageons à aller jusqu'au bout (questions de fin de débat incluses). Intéressant comme bases de débats. Durée totale : 1 h 24' 46''.

> Ces scénarios sont normalement consultables sur le site de l'Observatoire du management alternatif d'HEC, qui regroupe notamment des essais et des fiches de lecture réalisés par des étudiants, pas forcément révolutionnaires bien sûr mais assez intéressants. « L’Observatoire du Management Alternatif (Alternative Management Observatory) accueille étudiants, chercheurs et professionnels de la sphère économique qui pensent qu’il est possible de faire autrement et qu’il existe des espaces de liberté hors du mainstream. »
(eh ouais...)

29/01/2012

Les mots de la révolte


Vient de sortir
"PAROLES DE MURS ATHÉNIENS"
de Yannis Youlountas (recueil de photos)
« La Grèce actuelle vue du côté de ceux qui luttent. Un hommage aux insurgés, à leur audace, à leurs utopies. Un témoignage de solidarité. Des photos pour ressentir, des textes traduits pour comprendre, des citations pour renforcer la perspective. J’ai suivi l’ensemble des événements depuis les premières grandes émeutes de décembre 2008, muni de
ma plume, mais aussi de mon appareil photo, aux côtés des animateurs du mouvement...
La Grèce est notre passé. Elle est aussi notre avenir. »
Paru aux Éditions Libertaires, collection Paroles. 13 €.

> L'auteur sera présent au Café Plum, rue de Lengouzy, à Lautrec (Tarn) le 3 février,
à 21 h, pour parler de son livre précédent, Derrière les mots (Editions Libertaires, 2011).
Youlountas
« MOT, ce terme servait autrefois à identifier précisément une chose ou une idée. Aujourd’hui, c’est souvent le contraire.
Sous l’influence du marketing politique et commercial, le mot sert surtout à ne pas nommer ce qu’est vraiment l’idée ou réellement
la chose, à détourner l’attention, à recycler et à valoriser le pire,
le sous-jacent, l’innommable. D’où l’impérieuse nécessité d’aller
voir – sérieusement ou pas – derrière les mots. »

Rencontre autour du livre "La Communauté"

communaute
3 février • Paris
Thème du jour : "Les utopies concrètes"
« Yann, simple lecteur et quelques autres viendront
discuter avec vous de ce bouquin qu'ils ont lu et aimé :
La Communauté, de Hervé Tanquerelle et Yann Benoît (Futuropolis, 2008-2010). »

Présentation : « 1974. Une vingtaine de jeunes décide de démontrer par l'exemple qu'on peut travailler sans patron
et refuser la société de consommation. Cette BD autobiographique en deux parties raconte d'abord leur installation dans une ancienne Minoterie, leur expérience de vie en commun, de quasi autarcie et d'autogestion. La seconde se concentre sur l'évolution des idéaux au fil des années, la difficulté de réaliser une utopie concrète..., les petits grains de sable dans les rouages d'une utopie qui ne saura résister au temps, aux contraintes de la cohabitation et aux aspirations individuelles. Pour autant, les protagonistes (qui témoignent en fin de l'ouvrage) - y compris ceux qui étaient enfants à l'époque - ne regrettent pas cette aventure et conseillent même au contraire de continuer à tenter les expériences de vie en commun et d'autogestion. »
LIEU : Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e. A partir de 19h30.

28/01/2012

"Les Chants de Mandrin" actuellement en salles


"Les Chants de Mandrin", de Rabbah Ameur-Zaïmèche (Bled Number One, Dernier maquis...), en salles depuis le 25 janvier.
« Après l’exécution de Louis Mandrin, célèbre hors-la-loi et héros populaire du milieu du XVIIIe siècle, ses compagnons risquent l’aventure d’une nouvelle campagne de contrebande dans les provinces de France. Sous la protection de leurs armes, les contrebandiers organisent aux abords des villages des marchés sauvages où ils vendent tabac, étoffes
et produits précieux. Ils écrivent des chants en l’honneur de Mandrin, les impriment
et les distribuent aux paysans du royaume... »

« Traversée des bois à cheval, veillées clandestines dans l'obscurité, rétorsion sanglante contre la maréchaussée et exaltation de la résistance populaire font de ce film tout à la fois un manifeste pour la contrebande cinématographique et un tract à l'usage de l'insurrection contemporaine. » (Mandrin.org, un site très complet sur l'épopée du rebelle de l'Isère)


> Lire l'entretien de Télérama avec le réalisateur,
qui commente trois scènes du film.
Extrait, concernant la scène ci-dessus : « [...] La barricade protège un mystère.
On ne sait pas quel projet s’élabore derrière elle. Celle de Mandrin est bien réelle,
on l’a construite pour se défendre des assauts des dragons. Il nous a fallu deux minutes
trente pour l’élever, c’est simple d’entraver la circulation, quelques ballots, quelques pavés… Je le dis à tous les barricadiers potentiels, à tous ceux qui veulent retrouver
leur dignité. Il ne suffit pas d’être indigné, il faut agir. [...] »

Des films qui font changer le monde

9-11-14-16 février • Ivry
Festival du film altermondialiste
« Invitation à se rencontrer et échanger autour
de films sur la révolte et la résistance. Refus de
subir ce monde d’injustice et d’oppression, de concurrence et de course au profit. Convergence avec ceux qui s’indignent et agissent, ici
et ailleurs, pour de radicales transformations sociales, économiques et démocratiques. »

Au programme : La bio-utopie, de Nathalie Maufras et David Sorin ; Liquidation totale, de Hélène Desplanques ; Interdit, de Amal Ramsis ; Norma Rae, de Martin Ritt ; La dignité du peuple, de Fernando Solanas ; Squat, la ville est à nous, de Christophe Coello. + Rencontres et débats.



LIEUX : 9 février. Maison de la Citoyenneté, 25, rue Jean-Jacques Rousseau.
11 février. Cinéma Le Luxy, 77, avenue Georges Gosnat. 14 février. Maison de Quartier,
19, rue Gaston Monmousseau. 16 février. Salle Voltaire, 5, place Voltaire.

Le CRIC, association de l’économie sociale et solidaire, propose, dans un lieu convivial, différentes activités (informatique-Internet, épicerie solidaire, paniers bio Amap, bricolage, SEL, ateliers cuisine, Biobar, écriture, yoga, projections-débats, couture, expositions…), mises en œuvre par les adhérents et accessibles grâce à une monnaie temps.

FOCUS SUR... une belle scène culte de Norma Rae, de Martin Ritt (1979).
L'histoire de la création d'un syndicat d'usine. Le 11 février, au Luxy, à 15h.

27/01/2012

Retour sur les Sans-Voix


Lu sur le site "Spirale Actions (Site pour Partager nos Initiatives, Réalisations,
Actions lors de Luttes et pour Éducation citoyenne) :
« Pendant toute l’année 2007, L’Appel aux sans-voix a organisé de nombreux forums partout en France pour "libérer la parole qui vient d’en-bas, dans un espace de rencontre de tous les oubliés. Pour que nous puissions collectivement nous réapproprier notre histoire, notre lutte, nos cultures et faire circuler ce souffle collectif. [...] Nous pourrons partager nos connaissances, confronter nos expériences de luttes, unifier notre volonté de résistance,
et ainsi chercher des solutions à notre situation. Un espace neutre, sans étiquette,
sans a priori, qui se construira avec la richesse de chacun. »
Ci-dessus, extraits du forum de Roubaix. Une belle rencontre.
Extrait d'interview de la rappeuse très engagée Keny Arkana, sur la reprise en mains
de nos vies, de nos luttes, la revalorisation du gratuit et pour la création d'alternatives autogestionnaires pour changer le système. Toujours rafraîchissante.
> Lire aussi son interview dans l'Express lors de la sortie de son dernier
album L'Esquisse 2 en mai 2011.

26/01/2012

Comuna! (Brésil)


« "Comuna" ou la naissance, au printemps 2010,
de l'une des premières expériences d'occupation de terres
en milieu urbain au Brésil. Les Sans Terre veulent depuis longtemps amener la réforme agraire en ville ; les Sans Toit veulent depuis longtemps conquérir le droit au travail, en même temps que le logement : c'est dans cette idée que, réunis autour de plusieurs mouvements sociaux (Mouvement des Sans Terre, Mouvement des Conseils populaires), militants aguerris et habitants des favelas en quête d'émancipation (ré)inventent "la Commune". Ils racontent comment l'organisation et la conscientisation les conduisent, hommes et femmes de Fortaleza, à devenir "Sujets de leur propre Histoire".
Photographie d'une Commune au XXIe siècle. »
Un film de Flora Bajard et Julien Terrié, 28mn, 2011.

(possibilité d'y télécharger le film en haute résolution)

25/01/2012

La Drôme parie sur l'écologie

27 janvier - 6 février • Die (Drôme)
10es Rencontres de l'Ecologie au Quotidien
Le thème de cette année :
"Vivre la Transition !"
Energétique - Economique - Sociale

« Les Rencontres de l'Ecologie : un espace de réflexion, de rencontres, d'intelligence collective ; des conférences, débats, tables-rondes, ateliers pratiques, ateliers d'échanges, films, expositions, forum, visites de sites, soirées conviviales, concerts, bals folk, spectacles, animations pour les jeunes... permettent de nous rencontrer, d'échanger nos visions, partager nos pratiques écologiques, mieux nous connaître pour mieux nous comprendre, expérimenter des alternatives, créer à travers l'intelligence collective,
participer à la construction d'un monde plus solidaire, respectueux du vivant...

Thèmes : la puissance des pauvres, Villes en Transition, préserver la forêt, biodiversité, l'eau, danger des gaz de schiste, sortir du nucléaire, se soigner autrement, BioVallée, communication non-violente, collectifs citoyens, santé et Aalimentation, pour un revenu d'existence, monnaies locales, alternatives aux pesticides, sortir de la crise financière,
les Indignés, adolescence autrement, hold-up sur l'écologie, transformation personnelle/transformation sociale, protéger les haies, relations Nord/Sud, Planet plastic, éco-construction, la Voie lactée, économie non-violente, toilettes sèches, réfugiés climatiques, souverainté alimentaire, terre nourricière, quelle paysannerie ?,
ré-enchanter le monde...

Intervenants : Majid Ranhema, Marie-Monique Robin, Thomas d'Ansembourg, Michèle Rivasi, Stephen Kerckove, Anne Van Stappen, Didier Jouve, Marie-France Neveu, Yvan Maltchef, Catherine DumonteilKremer, Loïc Sallet, Roland Desbordes, Valérie Valette, Patrick et Brigitte Baronnet, Daniel Cauchy, Jacqueline Collard, Alain Chabrolle, Jeannot Margier, Christine Malfrénier, Patrick Herman, Alain Briffaut, Claude Reiss, LPO Drôme...

Un potager pour la vie



Vu sur le site de l'association multimédia Regarde à vue.
« Le potager collectif des Lentillères et l’espace autogéré des Tanneries sont deux lieux occupés et offensifs à Dijon. Ils se trouvent sur le chantier du futur écoquartier de Dijon.
La mairie voudrait faire de ce quartier sa vitrine écologique, attirer de nouveaux capitaux,
de beaux habitants… Mais nous, ces lieux on les trouve déjà très beaux comme ça. »

24/01/2012

Forum social local du Morbihan

Une quarantaine d 'associations et d'organisations morbihanaises seront présentes à cette nouvelle édition du Forum social local. Certaines proposeront des animations et des solutions concrètes pour agir dans notre quotidien et notre environnement proche.
Des films, conférences et débats seront proposés à Séné ainsi que quelques conférences à Vannes.
Cette année, les 3 axes choisis sont :
les médias, l'accaparement des biens communs, les lobbies.

Avec les intervenants : Jean-Pierre Tertrais (accaparement des terres par l'agriculture industrielle), Gustave Massiah (accaparement des terres dans les pays du sud), Serge Latouche (décroissance sereine), Michel Desmurget (TV Lobotomie), Michel Tarin (confiscation de la nature), Denis Sieffert (Politis), Gilles Balbastre, Mamy Rakotondrainibe (accaparement des terres malgaches), Jacques Fontaines (la question de l'eau dans le conflit israélo-palestinien), Thierry Rouquet (services publics), Catherine Gaudard (pour une mondialisation plus juste).
ET des démo et installations gratuites de logiciels libres, un exposé de l'ACIPA sur ND-des-Landes, la libéralisation des télécoms, atelier esperanto, table ronde sur l'indépendance des médias, le lobby nucléaire et les énergies renouvelables, conférences gesticulées...
Possibilité d'hébergement gratuit chez l'habitant.

Souscription ouverte

« Occuper, Résister, Produire »
« Ocupar, Resistir, Producir »
"Usines et entreprises récupérées en Argentine"
Un livre de photographies de Jorge Pousa
Indugraf (en proceso de recuperación)
« En 2004, est paru le livre de photos Abandonos, qui dépeignait les conséquences désastreuses du modèle néolibéral en Argentine. Aujourd’hui, l’association France-Amérique latine (FAL) soutient
le projet de publication du deuxième volet, intitulé Ocupar, Resistir, Producir (Occuper, Résister, Produire).

Ce livre, par une série de photographies réalisées par le photographe argentin Jorge Pousa, aborde le phénomène de récupération par les travailleurs des usines et entreprises abandonnées par leur patron ces dix dernières années. Il retrace le processus par lequel les travailleurs, se sont mobilisés et ont longuement lutté pour s’approprier ces lieux et les faire fonctionner eux-mêmes par leur participation directe et égale dans la gestion des usines
et entreprises récupérées.

L'édition du livre est financée par les souscriptions solidaires des acheteurs.
Sortie normalement prévue au printemps 2012. Prix: 20 € (+ frais de port : 4 €) par chèque à l'ordre de FAL Toulouse. (bon de souscription). FAL Toulouse. 42, avenue de Lombez, 31300 Toulouse. Le produit de la vente de ce livre sera versé aux associations de Tres Arroyos (ville de la province de Buenos Aires), qui travaillent directement avec la population, en particulier le "comedor popular", géré par
l'APDH (Assemblée permanente pour les droits de l'Homme), qui assure des repas
pour des enfants. »
Abandonos (2004), de J. Pousa et R. Pinella (et ici aussi).
Photo : © Jorge Pousa.

23/01/2012

Nucléaire : un "non merci" argumenté (radio)

Le 14 janvier, l'émission Terre à Terre, de France Culture (tous les samedis matin à 7h05), était intitulée "Sortir du nucléaire". Elle accueillait Bernard Laponche et Benjamin Dessus, coauteurs de En finir avec le nucléaire : pourquoi et comment (Le Seuil, oct. 2011). Une émission claire et argumentée, qui traite de chaque aspect du nucléaire.

nucléaire
• Benjamin Dessus : ingénieur des télécommunications et économiste, il a travaillé à l’EDF, à l’Agence française pour la maîtrise de l’énergie (AFME) et au CNRS. Spécialiste reconnu des questions énergétiques, il préside actuellement Global Chance, association d’experts indépendants dans le domaine de l’environnement, de l’énergie et du développement.
• Bernard Laponche : polytechnicien, docteur ès sciences, il a travaillé au Commissariat à l’énergie atomique et été responsable syndical à la CFDT dans les années 1960 et 1970, puis directeur général de l’AFME et conseiller technique de Dominique Voynet. Il est maintenant consultant international dans le domaine de l’énergie.

L'émission est réécoutable et téléchargeable sur le site non-officiel des archives de "Terre à Terre".
Pour écouter, cliquer sur la flèche du lecteur ci-dessous.

Voir aussi, ci-dessous, la conférence-débat de la Revue des Livres sur ce thème, avec Benjamin Dessus, Alice Le Roy, co-réalisatrice du documentaire Écologie, ces catastrophes qui changèrent le monde, Nicolas Lambert, auteur-interprète de Avenir radieux, une fission nucléaire, et Charlotte Nordmann, prof de philo, cofondatrice des éditions Amsterdam.

TV, une semaine engagée ? Pas trop...

• Mar 24 : Prêt à jeter (Arte, 20h35) (doc sur l'obsolescence programmée).
• Mer 25 : Persepolis (Arte, 20h35. Redif 27/1 14h50) (animation de M.Satrapi sur la fin du Chah d'Iran et l'arrivée des Islamistes en Iran). Valse avec Bachir (Arte, 22h10) (animation sur le massacre de Sabra et Chatila en 1982, vu du côté israélien) : deux beaux films forts et intelligents à ne pas manquer. Planète Investigation. Les forçats du cybermonde
(Planète Ô, 20h35) (web et régression sociale).
• Sam 28 (matin) : Les Fagor et les Brandt (LCP, 0h30). « Au Pays basque, un système original de coopératives permet aux ouvriers de participer aux décisions managériales et d’étaler les risques entre les activités qui marchent et celles qui sont en difficulté. Mais quand ils reprennent une entreprise française comme Brandt, la tradition syndicale ne fait pas très bon ménage avec le système coopératif. "Manger ou être mangé", telle pourrait
être la morale de l’histoire des Fagor et des Brant. » (bande annonce ci-dessous).
No Impact Man (Planète, 2h40) (comment vivre en impact carbone zéro ?).

Les Fagor et les Brandt (LCP)

22/01/2012

L'autogestion, ça marche ?

Sorti fin 2011
"Néolibéralisme et autogestion.
L'expérience argentine"
« Après vingt-cinq ans de politiques néolibérales, l’Argentine
a traversé au début des années 2000 une crise sociale et politique majeure. Entre 2003 et 2010, Maxime Quijoux a enquêté dans deux usines de Buenos Aires en mêlant entretiens et observations de terrain. Il a observé des situations de travail contradictoires où se côtoient solidarités ouvrières
et conduites concurrentielles ou individualistes.
Il découvre aussi des parcours improbables au regard des mobilisations. A partir de l’expérience argentine, ce livre propose non seulement de redécouvrir l’autogestion à l’ère du néolibéralisme, mais aussi d’interroger la dimension culturelle du travail dans les sociétés contemporaines au travers
du prisme du "travailleur zélé" ».
AU SOMMAIRE.
Genèse d’une enquête
Genèse et conditions de l’enquête ; Le retour de l’autogestion dans le débat français.
Trajectoires sociales et parcours professionnels des ouvriers/es
Profils et arrivées sur le marché du travail de la première génération
de salarié/es ; Les années 1990 : crise et néolibéralisme.
Histoire des récupérations
La chute ; Brukman : l’émergence d’un symbole ;
La Nueva Esperanza : d’un paternalisme à l’autre.
L’expérience argentine : un bricolage communautaire.
Production et "bricolage communautaire" ; Valeurs et usages de l’autogestion :
aléas d’une socialisation renégociée ; Une domination absolue du travail.

Maxime Quijoux est chercheur associé au Centre de recherche et de documentation des Amériques et enseigne la sociologie à l’université Paris Ouest Nanterre-La Défense.
Ses travaux portent sur le monde ouvrier, le travail, les mobilisations et les classes sociales
en Amérique latine et en France. Il a notamment dirigé, avec Gildas de Sechelles,
Flavienne Lanna, Raul Matta et Julien Rebotier, Cultures et inégalités, enquêtes sur
les dimensions culturelles des rapports sociaux, L’Harmattan, 2011.
Néolibéralisme et autogestion. L'expérience argentine, de Maxime Quijoux,
éditions de l'IHEAL (Institut des hautes études de l'Amérique latine),
coll. Travaux et mémoires. 282 p., 19 €. Diffusé par La Documentation Française.

21/01/2012

"Il n'y a pas d'alternative" Ah bon ? (radio)

il n'y a pas d'alternativeSamedi 21 janvier, l'émission "La philantropie de l'ouvrier charpentier" de Radio Libertaire recevait Bertrand Rothé,
auteur avec Gérard Mordillat de Il n'y a pas d'alternative -
Trente ans de propagande économique (Seuil, mai 2011).
L'émission est réécoutable jusqu'à samedi prochain 11h30 ou téléchargeable cette semaine ICI (cliquer sur le picto dans
la case correspondante à l'émission dans la grille de la radio).

Cliquer sur la flèche du player ci-dessous pour écouter.

Présentation du livre par l'éditeur : « Après la Seconde Guerre mondiale, les élites économiques européennes, affaiblies par leur collaboration avec l’Allemagne nazie, doivent faire profil bas. Aux États-Unis, la peur du communisme paralyse la société. Pendant trente ans, des deux côtés de l’Atlantique, les classes moyennes vont profiter de cette situation
et prospérer. Mais à la fin des "Trente Glorieuses", les libéraux sentent que l’heure
de la revanche a enfin sonné.
Pour imposer leurs idées, ils utilisent une arme rhétorique redoutable :
TINA, le fameux acronyme thatchérien de "There is no alternative", qu’ils vont répéter et faire répéter par tous les médias jusqu’à ce qu’il soit entendu comme une vérité révélée. Il n’y a pas d’alternative au capitalisme, au marché, à la mondialisation, à la déréglementation financière, aux baisses de salaires, aux délocalisations, à la disparition des protections sociales, etc. Cette idéologie va infester les sociétés occidentales, provoquer le déclassement social du plus grand nombre et des profits gigantesques pour quelques-uns.
Une oligarchie confisque alors le pouvoir. Mais quand la crise financière de la fin des années 2000 met en péril sa fortune et son patrimoine, l’État recouvre soudain toutes ses vertus. Ceux qui hier le vilipendaient réclament son secours à grands cris. Il n’y a pas d’alternative, il faut sauver les banques ! Et pour renflouer les pertes abyssales de l’économie de casino, ce sont encore les plus démunis qui seront rançonnés, à commencer par les salariés. Jusqu’à quand ? »
Il n'y a pas d'alternative, de Bertrand Rothé et Gérard Mordillat.
Le Seuil. 180 p, 15 €.
> Le blog de Bertrand Rothé.

Gérard Mordillat présentant le livre sur France Inter.

Sortie le 25 janvier


"Tahrir, place de la Libération"
Un documentaire de Stefano Savona
« Le Caire, février 2011. Elsayed, Noha, Ahmed sont de jeunes Egyptiens et ils sont en train de faire la révolution. Ils occupent la Place jour et nuit, ils parlent, crient, chantent avec d'autres milliers d'Egyptiens tout ce qu'ils n'ont pu dire à haute voix jusque-là.
Les répressions sanguinaires du régime attisent la révolte ; à Tahrir, on résiste, on apprend à discuter et à lancer des pierres, à inventer des slogans et à soigner les blessés, à défier l'armée et à préserver le territoire conquis : un espace de liberté où l'on s'enivre de mots. Tahrir est un film écrit par les visages, les mains, les voix de ceux qui ont vécu ces journées sur la Place. C'est une chronique au jour le jour de la révolution,
aux côtés de ses protagonistes. »
Des bandes annonces qui donnent vraiment envie...


> Le site officiel (angl.) du film.
> Le dossier de presse (pdf).

20/01/2012

L'édition mise sur les utopistes

Anarlivres nous informe de la sortie de Les Communautés utopistes au
XIXe siècle, de Jean-Christian Petitfils :

« Les communautés "politiques" ne sont pas un phénomène uniquement post-soixante-huitard et Jean-Christian Petitfils, avec Les Communautés utopistes au XIXe siècle, réédition d'un ouvrage paru en 1982 chez Hachette, nous le rappelle. Certes, l'auteur, plus connu pour ses travaux sur la royauté et sur… Jésus, ne partage pas l'"optimisme" des utopistes qui pensaient que l'être humain pouvait évoluer dans un milieu ambiant différent, oubliant lui aussi que
la communauté ne rompt jamais tout à fait avec l'environnement. Quoi qu'il en soit, il nous livre une intéressante étude sur les tentatives "communistes", fouriéristes et libertaires qui se sont surtout déroulées dans les Amériques et en Europe de 1825 à 1914. La recherche du site, l'installation, l'organisation économique et sociale, les activités, la situation des femmes,
les réactions extérieures, les querelles internes et les raisons de leur dissolution sont ainsi passées en revue. La conclusion tente, très rapidement, de faire le lien entre les utopies d'hier et d'aujourd'hui. »

Présentation par l'éditeur, Fayard / Pluriel : « Créer la cité harmonieuse et parfaite où tous les hommes pourraient vivre dans une idyllique fraternité a toujours été le grand rêve des théoriciens de l'utopie : Platon, Thomas More, Campanella ou Saint-Simon... Les uns préconisaient un communisme de caserne, d'autres un socialisme autogestionnaire, d'autres encore l'anarchie. Au XIXe siècle, devant la misère née de la révolution industrielle, des milliers d'hommes décidèrent de réaliser ce rêve en créant de petites colonies appelées, selon eux, à essaimer rapidement par la contagion de l'exemple.
Partisans de Owen, de Fourier, de Cabet et autres prophètes utopistes édifièrent ainsi en Europe, mais surtout en Amérique, terre de pionniers, plusieurs dizaines de communautés, ancêtres de nos "communes hippies". Commencées dans l'enthousiasme, ces expériences s'achevèrent le plus souvent dans d'affreuses convulsions. La vie quotidienne de ces communautés, que retrace ici Jean-Christian Petitfils, à partir d'une documentation abondante mais peu connue, est la chronique d'un espoir intense, la quête d'un monde exaltant et absolu, une sorte de raccourci de la destinées humaine en ce qu'elle peut avoir de tragique et de pathétique. »
Les communautés utopistes au XIXe siècle, de Jean-Christian Petitfils,
Pluriel - Fayard. 416 pages, 10 euros.

Egalité femmes-hommes, parlons-en


Aujourd'hui, c'est au tour de l'association Osez le féminisme de lancer sa campagne de mobilisation pour imposer le thème de l’égalité femmes-hommes dans la campagne présidentielle de 2012 : « Nous entendons souvent que l’égalité entre les femmes et les hommes serait acquise. Et pourtant, en 2012, le quotidien des femmes reste marqué par les inégalités salariales, la précarité, les violences physiques, sexuelles et psychologiques, les difficultés d’accès à l’avortement et à la contraception, les stéréotypes sexistes… [...]
Alors que le féminisme connaît un nouvel élan, nous refusons que cette question passe
à la trappe pendant les débats à venir. »

> Sur le site de la campagne Egalité2012, une intéressante rubrique "Décryptage", qui passe au crible les propositions (ou non propositions) de chacun des candidat/es (petit ou grand) à l'élection présidentielle 2012. Les promesses n'engagent que ceux qui y croient...

19/01/2012

"Aux Electeurs" (1898)

En ces temps agités de pré-élections, petit
clin d'œil à Alphonse Gallaud alias Zo d’Axa
(1864-1930), pamphlétaire anarchiste individualiste, fondateur des journaux
L'En-dehors et La Feuille. C'est dans ce dernier (n°11) qu'il publie en mai 1898 l'article
"Aux Electeurs”, réédité en 2010 au Passager clandestin sous le titre Vous n'êtes que
des poires !

« Electeurs,
En me présentant à vos suffrages,
je vous dois quelques mots. Les voici :
De vieille famille française, j’ose le dire, je suis
un âne de race, un âne dans le beau sens du mot
— quatre pattes et du poil partout.
Je m’appelle Nul, comme le sont
mes concurrents et candidats.
Je suis blanc, comme le sont
nombre de bulletins qu’on s’obstinait à ne pas compter et qui, maintenant,
me reviendront. Mon élection est assurée. Vous comprendrez que je parle franc.
Citoyens,
On vous trompe. On vous dit que la dernière Chambre composée d’imbéciles
et de filous ne représentait pas la majorité des électeurs. C’est faux.
Une Chambre composée de députés jocrisses et de députés truqueurs représente,
au contraire, à merveille les Electeurs que vous êtes. Ne protestez pas : une nation a
les délégués qu’elle mérite.
Pourquoi les avez-vous nommés ?
Vous ne vous gênez pas, entre vous, pour convenir que plus ça change et plus c’est
la même chose, que vos élus se moquent de vous et ne songent qu’à leurs intérêts,
à la gloriole ou à l’argent.
Pourquoi les renommerez-vous demain ?
Vous savez très bien que tout un lot de ceux que vous enverrez siéger vendront leur voix contre un chèque et feront le commerce des emplois, fonctions et bureaux de tabac.
Mais pour qui les bureaux de tabac, les places, les sinécures si ce n’est pour
les Comités d’électeurs que l’on paye ainsi ? Les entraîneurs de Comités sont moins
naïfs que le troupeau.
La Chambre représente l’ensemble.
Il faut des sots et des roublards, il faut un parlement de ganaches et de Robert Macaires pour personnifier à la fois tous les votards professionnels et les prolétaires déprimés.
Et ça, c’est vous !
On vous trompe, bons électeurs, on vous berne, on vous flagorne quand on vous dit que vous êtes beaux, que vous êtes la justice, le droit, la souveraineté nationale, le peuple-roi, des hommes libres. On cueille vos votes et c’est tout. Vous n’êtes que des fruits…
des Poires.
On vous trompe encore. On vous dit que la France est toujours la France. Ce n’est pas vrai.
La France perd, de jour en jour, toute signification dans le monde — toute signification libérale. Ce n’est plus le peuple hardi, coureur de risques, semeur d’idées, briseur de culte. C’est une Marianne agenouillée devant le trône des autocrates. C’est le caporalisme renaissant plus hypocrite qu’en Allemagne — une tonsure sous le képi.
On vous trompe, on vous trompe sans cesse. On vous parle de fraternité,
et jamais la lutte pour le pain ne fut plus âpre et meurtrière.
On vous parle de patriotisme, de patrimoine sacré — à vous qui ne possédez rien.
On vous parle de probité ; et ce sont des écumeurs de presse, des journalistes
à tout faire, maîtres fourbes ou maîtres chanteurs, qui chantent l’honneur national.
Les tenants de la République, les petits bourgeois, les petits seigneurs sont plus durs
aux gueux que les maîtres des régimes anciens. On vit sous l’œil des contremaîtres.
Les ouvriers aveulis, les producteurs qui ne consomment pas, se contentent de ronger patiemment l’os sans moelle qu’on leur a jeté, l’os du suffrage universel. Et c’est pour des boniments, des discussions électorales qu’ils remuent encore la mâchoire — la mâchoire qui ne sait plus mordre.
Quand parfois des enfants du peuple secouent leur torpeur, ils se trouvent, comme à Fourmies, en face de notre vaillante Armée… Et le raisonnement des lebels leur met
du plomb dans la tête.
La Justice est égale pour tous. Les honorables chéquards du Panama roulent carrosse
et ne connaissent pas le cabriolet. Mais les menottes serrent les poignets des vieux ouvriers que l’on arrête comme vagabonds !
L’ignominie de l’heure présente est telle qu’aucun candidat n’ose défendre cette Société. Les politiciens bourgeoisants, réactionnaires ou ralliés, masques ou faux-nez républicains, vous crient qu’en votant pour eux ça marchera mieux, ça marchera bien.
Ceux qui vous ont déjà tout pris vous demandent encore quelque chose :
Donnez vos voix, citoyens !
Les mendigots, les candidats, les tirelaines, les soutire-voix,
ont tous un moyen spécial de faire et refaire le Bien public.
Ecoutez les braves ouvriers, les médicastres du parti :
ils veulent conquérir les pouvoirs… afin de les mieux supprimer.
D’autres invoquent la Révolution, et ceux-là se trompent en vous trompant.
Ce ne seront jamais des électeurs qui feront la Révolution. Le suffrage universel est créé précisément pour empêcher l’action virile. Charlot s’amuse à voter…
Et puis quand même quelque incident jetterait des hommes dans la rue, quand bien même, par un coup de force, une minorité ferait acte, qu’attendre ensuite et qu’espérer
de la foule que nous voyons grouiller — la foule lâche et sans pensée ?
Allez ! Allez, gens de la foule ! Allez, électeurs ! aux urnes… Et ne vous plaignez plus. C’est assez. N’essayez pas d’apitoyer sur le sort que vous vous êtes fait.
N’insultez pas, après coup, les Maîtres que vous vous donnez.
Ces Maîtres vous valent, s’ils vous voient. Ils valent, sans doute, davantage ; ils valent vingt-cinq francs par jour, sans compter les petits profits. Et c’est très bien :
L’Electeur n’est qu’un Candidat raté.
Au peuple du bas de laine, petite épargne, petite espérance, petits commerçants rapaces, lourd populo domestiqué, il faut Parlement médiocre qui monnoie et qui synthétise
toute la vilenie nationale.
Votez, électeurs ! Votez ! Le Parlement émane de vous. Une chose est parce qu’elle doit être, parce qu’elle ne peut pas être autrement. Faites la Chambre à votre image.
Le chien retourne à son vomissement — retournez à vos députés…
Chers électeurs,
Finissons-en. Votez pour eux. Votez pour moi.
Je suis la Bête qu’il faudrait à la Belle Démocratie.
Votez tous pour l’Âne blanc Nul, dont les ruades sont plus françaises
que les braiements patriotards.
Les rigolos, les faux bonshommes, le jeune parti de la vieille-garde : Vervoort, Millevoye, Drumont, Thiébaud, fleurs de fumier électoral, pousseront mieux sous mon crottin.
Votez pour eux, votez pour moi ! »
Zo D’Axa. La Feuille, 1898.

Je viens de m'apercevoir que notre ami du blog
"La Feuille charbinoise" avait consacré cet été
un long article à Zo D'Axa. Pour le découvrir

Pour les amateurs de vieux papiers : la collection de La Feuille est actuellement en vente sur e-Bay pour 800 euros ou entre 50 et 99 euros/le numéro.

La Parisienne Libérée - La TVA, j'aime ça ! par Mediapart

Message de la Parisienne Libérée du 12/01/12, "La TVA, j'aime ça !".

18/01/2012

Parlons vraiment "décroissance" (vidéo)


Retour sur un intéressant débat autour de la décroissance vue par les médias officiels dans "Arrêt sur images" (début après les environs 8 min de chronique de Didier Porte),
du 8 avril 2011. Avec Paul Ariès, auteur notamment de La simplicité volontaire contre le mythe de l'abondance, Guillaume Duval, d'Alternatives économiques, et Xavier Timbeau, économiste à l'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques.

> Pour compléter l'émission, voir aussi la page du site d'"Arrêt sur images"
titrée "Décroissance : les yourtes cachent-elles la forêt ?". On y voit la façon,
un peu légère et caricaturale, dont est traitée le thème de la "décroissance"
par différents magazines télévisés.

Femmes : on continue de s'asseoir dessus ?


Laboratoire de l'égalité par laboratoiredelegalite

L'excellente vidéo, assez significative, de la dernière campagne de sensibilisation du Laboratoire de l'égalité. Objectif de son "Pacte pour l’égalité" : « proposer une série de mesures permettant d’instaurer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes » : parité aux postes de responsabilité, égalité salariale, conciliation des temps de vie,
lutte contre les stéréotypes.
Petit bémol : la cible (ou la victime désignée) est clairement et uniquement la cadre
supérieure, citadine, travaillant dans le secteur tertiaire (la finance ? le marketing ?),
et semblant gagner assez bien sa vie. Ce qui est un peu réducteur et discriminant socialement. Et, franchement, homme patron ou femme patron, on se passerait bien de
l'un ET de l'autre... sans discrimination.

17/01/2012

Méfiez-vous des "économistes de garde"

L'émission de France Inter "Là-bas si j'y suis" des 2 et 3 janvier s'est intéressée, sous le titre "Les économistes de garde" aux « connivences et dépendances dans le petit monde des experts médiatiques (économistes) et des oracles multicartes. » Un reportage en deux parties signé François Ruffin, qui débute par une série d'interviews enregistrées lors de la remise du Prix du livre d’économie. Progressivement, se dessine le portrait d'économistes, "experts" abonnés aux plateaux des JT et aux colonnes des grands journaux, et parallèlement salariés ou tenant des postes importants dans les conseils de surveillance ou d'administration de banques privées, d'agences de notation, de grands groupes financiers ou industriels. D'où des interrogations légitimes sur l'impartialité de leurs analyses et sur les conflits d'intérêts qui peuvent découler de leurs activités.

> Pour écouter les 2 parties de l'émission,
cliquer sur la flèche des players ci-dessous.
(pour info, le reportage commence après
une dizaine de minutes de messages répondeur.)



> Lire aussi l'article de l'économiste Jean Gadrey (Alternatives économiques),
qui avait soulevé le lièvre en 2009 et mis le feu aux poudres.
> L'article du Point du 15 septembre dernier qui revient sur le sujet.

Les matériatristes

Lu sur le site canadien Psychomedia. Un article paru en 2005 (extraits).

Matérialisme, satisfaction et bien-être
« Un ensemble de recherches convergent pour montrer que les gens qui sont peu matérialistes rapportent plus de satisfaction dans leur vie que les gens qui sont matérialistes. Ces derniers rapportent presqu'autant de satisfaction que ceux qui sont peu matérialistes s'ils ont beaucoup d'argent et si leur style de vie acquisitif n'entre pas trop en conflit avec d'autres valeurs ou besoins. Les matérialistes qui ont moins d'argent et d'autres désirs ou valeurs qui entrent en contradiction avec le combat pour gagner de l'argent, ce qui est la situation la plus fréquente, sont plus malheureux que les non matérialistes. [...]
Plusieurs facteurs peuvent expliquer le prix apparent de la poursuite de la richesse.
Une importante tendance à consommer peut nuire en raison du temps prélevé aux choses
qui favorisent le bonheur, comme les relations avec la famille et les amis. [...]
Les gens matérialistes ont souvent, selon certaines recherches, des attentes irréalistes par rapport à ce que des biens de consommation peuvent apporter à leurs relations,
leur l'autonomie et leur bonheur. Ils croient qu'acquérir des biens va changer leur vie.
Un exemple qui est donné est celui d'un homme qui souhaitait désespérément acquérir
une piscine afin de pouvoir améliorer sa relation avec sa fille de 13 ans.
Étant donné que nous vivons tous dans la même culture de consommation, pourquoi certains d'entre nous développent-ils de fortes valeurs matérialistes et que d'autres ne le font pas ? Une voie de recherche suggère que l'insécurité financière et émotionnelle serait un facteur important. Lorsque les gens grandissent en n'étant pas très bien traités par leurs parents, en vivant la pauvreté ou même la menace de la mortalité, ils ont souvent tendance à s'adapter en devenant plus matérialistes. [...] »
(Source: American Psychological Association.)

16/01/2012

Une éthique pour les temps de crise (radio)

Le 1er janvier, l'émission "Les racines du ciel" de France Culture avait invité Patrick Viveret, à l'origine est professeur de philosophie, conseiller à la Cour des comptes chargé en 2001-2004 d'une mission visant à redéfinir les nouveaux facteurs de richesse. Il est notamment l’auteur de Reconsidérer la richesse (éd. de l'Aube), Pourquoi ça ne va pas plus mal ? (Fayard) et a publié en 2010 Comment vivre en temps de crise ? avec Edgar Morin.

Malgré les thèmes habituellement traités par l'émission et le titre de ce numéro
"la spiritualité en temps de crise économique", pas de panique : il est ici question d'éthique et de mode de vie pas de religion stricto sensu. On y évoque : la crise systémique, la démesure, la sobriété heureuse, la "dette sociale inversée" (oups!),
l'axe "transformation personnelle et sociale", la joie de vivre, l'insurrection pacifique et
la résistance créatrice (ouf!). Sympathique et intéressante émission.

Le podcast a déjà disparu du site de FC, mais la Cie théâtrale nantaise La Tribouille
a eu la bonne idée de le mettre en ligne sur son site et nous l'en remercions.
C'est leur mp3 (55 min) que nous vous proposons ci-dessous.

Pompons d'"honneur"

Il y a quelques jours, blogcpolitic publiait sur sa page Agoravox "Légion d’Honneur : quand Sarkozy récompense ses amis et les pires lobbies", soit la liste non-exhaustive des promus de la dernière promo (1er janv. 2012). En dehors de l'actrice Salma Hayek, des chanteurs Stone & Charden, d'Anny Duperey, de Carrère d'Encausse..., qui font la Une des médias people, « on s’aperçoit que certains représentants de métiers clés, comme les pires lobbies (banque, chimie, armement…), décrié toute l’année, y compris par l’UMP elle-même, se voit ici gentiment et discrètement récompensé. De même, des personnalités au patronyme connu reçoivent la distinction en faisant fi outrageusement de leur passé ou de leurs actes bien présents peu glorieux sinon parfaitement illégaux [...] »
On y retrouve donc des représentants des lobbies pharmaceutique, BTP, Com’ Finance, Défense, Chimie, Religion, Luxe, Nucléaire... (etc.)... et de UMP, bien sûr.
Tout le monde le sait, tout le monde s'en fiche (même moi) et je ne crois pas qu'il faille y apporter autant d'importance, mais la longue liste (agrémentée de précisions bien à-propos) est rigolote à lire.
> Voir l'article et la liste des heureux élus au pompon d'honneur.

15/01/2012

Rires de résistance

Le 3 janvier dernier, Noël Godin, auteur notamment de l'Anthologie de la subversion carabinée, a publié dans Vents contraires, la revue collaborative du théâtre du Rond-Point, un texte fort alléchant sur
"les cracks méconnus du rire de résistance". Il y parle du
Manuel de communication-guerilla (éd. Zones) déjà évoqué ICI en novembre, de la Spassguerilla, « revisitant les procédés de la critique sociale sur le mode de l’impertinence créatrice », des artivistes d'outre-Rhin, qui proposent « arsenal de tactiques d’agitation joyeuse et de résistance ludique à l’oppression : détournements, camouflages, happenings, théâtres invisibles, attaques psychiques, entartages ».

Son article décrit brièvement quelques-uns de ces « canulars justiciers », notamment celui des « fausses affiches » : « en Grande-Bretagne, des fripons placardent à l’entrée des grands magasins des "free shopping day" (aujourd’hui, tout est gratuit). Tandis qu’on peut lire à Francfort : "Chers clients, afin de mettre à l’essai notre nouveau système antivol,
nous vous demandons de bien vouloir passer par les caisses sans payer." »
Quels sacripans tout de même !
> Lire le texte entier de Noël Godin.

14/01/2012

Un autre éducation

Un reportage de France 2 (± 25 min) de 2009
sur le lycée expérimental de Saint-Nazaire.

« Le Lycée expérimental de Saint-Nazaire est un lycée général public, créé en 1982, qui fonctionne de façon cogérée. Il regroupe aujourd'hui dix-neuf postes de membres de l'équipe éducative et environ 180 élèves. L'organisation du lycée est non-hiérarchique, il n'y a pas de proviseur, pas de CPE, pas de surveillant, pas de secrétaire, pas d'agent d'entretien.
Les membres du lycée s'auto-organisent pour tout. » Wikipedia.

Présentation du lycée par lui-même : « On travaille ensemble : -pour la gestion du lycée -pour les ateliers (travail d'environ 20 heures sur un même thème pendant deux semaines) -pour les groupes de niveau (détermination, première, terminale). Les élèves sont amenés à se questionner sur leur projet et/ou à le réaliser. Chaque élève fait partie d'un groupe de "suivi" au sein duquel on discute de problèmes rencontrés au lycée, de ses projets et de sa vie hors du lycée. Les élèves sont amenés à avancer en participant à des activités variées comme les voyages, la gestion, les ateliers… Les élèves apprennent à se débrouiller,
à être autonomes et prendre des initiatives. »
> La présentation du lycée par

L'humain au cœur des activités

ess brest

Le programme des Rendez-vous 2012 de l'ESS, à Brest, est sorti.


25-26 janvier : "Mettre en place une AMAP (Association pour le maintien
d’une agriculture paysanne), pourquoi et comment ?"
29 février : "L’éducation populaire, ça existe encore ?"
28 mars : "La coopérative d’activité et d’emploi, une autre façon d’entreprendre".
25 avril : "L’économie solidaire pour sortir de la crise".
« L’objectif de ces rencontres est de présenter au grand public et aux acteurs de l’ESS
un aspect de cette économie plaçant l’humain au cœur des activités : finances solidaires,
éco-construction, mutualisme, agriculture biologique, entreprenariat coopératif…
Chaque sujet est traité par un auteur/spécialiste invité à venir nous apporter sa philosophie et sa vision de l’économie sociale et solidaire et à discuter avec le public.
Des rencontres d’interconnaissance en amont des conférences sont des moments
privilégiés pour échanger avec les auteurs. »
Entrée libre, mais inscription/réservation nécessaire
sur le site d'eco-sol-brest.

Jardins partagés, entreprenariat solidaire, coopératives, consommation responsable, fondements et enjeux de l'ESS, microcrédit, tourisme solidaire... Les conférences et interventions en ateliers des précédents "Rendez-vous" (depuis 2008) peuvent être réécoutées (ou téléchargées) sur le site d'éco-sol-brest.